Habib Essid, chef du gouvernement, s'est adressé, hier soir, au peuple tunisien, à travers la télévision nationale pour annoncer la mise au point d'un plan de salut national pour les cinq années à venir. «J'ai accepté de former le gouvernement et de le diriger en ayant conscience que la situation générale du pays est difficile. Le défi de sortir notre pays du marasme est énorme. Mais nous sommes déterminés à le relever avec succès. Remporter le défi constitue une responsabilité collective. Il revient à toutes les composantes de la Tunisie de se mobiliser pour parvenir à nos objectifs de développement et de progrès. Le gouvernement, les partis politiques, les associations de la société civile et les organisations professionnelles et syndicales se partagent, à parts égales, la responsabilité de gagner le pari de la transition économique et sociale», a-t-il notamment précisé. Le plan en question repose essentiellement «sur l'étude de la situation actuelle et la prise de décisions immédiates de rectification ainsi que l'élaboration d'une vision d'avenir en prévision des cinq prochaines années». Le chef du gouvernement n'a pas manqué d'éclairer l'opinion publique, chiffres à l'appui (7400 MD de déficit budgétaire en 2014, recul de 21% du taux d'investissement, inflation des prix égale à 5,6%) sur les difficultés par lesquelles passe la machine économique nationale. Sur le plan social, il a parlé du chômage des diplômés (plus de 31%), de la non-application des conventions signées pour l'augmentation des salaires dans le secteur public (plus de 200 MD) et de l'absence d'un modèle de développement clair et précis. Sur le plan sécuritaire, Habib Essid a annoncé la mise en place d'une stratégie fondée sur la coordination entre l'armée et les forces de sécurité intérieure, le renforcement des équipements nécessaires à l'intervention rapide des forces de sécurité et la présence des forces de sécurité et de l'armée sur l'ensemble des frontières tuniso-libyennes. Et comme tous les secteurs sont complémentaires et interdépendants, le chef de gouvernement a tenu à souligner l'importance de la paix sociale afin de favoriser le retour à un climat social propice au travail et à la production. Ainsi, il annonce que les conventions signées avec l'Ugtt seront appliquées et que le gouvernement est disposé à entamer de nouvelles négociations sociales qui concerneront les deux ou trois prochaines années.