A chaque fois qu'un attentat est perpétré, il nous est difficile d'exonérer la Troïka de ses responsabilités. Ses dirigeants ont été au moins laxistes Le temps est à la tristesse et à la colère aussi. Et le bilan est très lourd. Un mort c'est beaucoup, 22 morts c'est une tragédie innommable. Des Tunisiens et des touristes. Des hôtes venus chez nous passer un bon moment, ils vont rentrer chez eux dans des cercueils. Des enfants du pays que nous pleurerons avec tous les autres martyres, civils et forces de sécurité qui tombent depuis quatre ans maintenant. L'heure est à l'union aussi. Ne baissons pas les bras. Et essayons de faire fonctionner notre cervelle, tout en canalisant notre colère vers Daech et consorts, nichés dans les montagnes de Tunisie, plutôt que vers nous-mêmes. L'heure est à la réflexion enfin et aux plans sécuritaires avant tout. Face à cet attentat spectaculaire, plusieurs questions se posent : l'attaque pouvait-elle être évitée ? Non, malheureusement. Aucun pays n'est immunisé contre le terrorisme. Il suffit d'un fou solitaire ayant un peu d'imagination pour faire un carnage. Seulement, à chaque fois qu'un attentat est perpétré, il nous est difficile d'exonérer la Troïka de ses responsabilités. Ses dirigeants ont été au moins laxistes. Au moins, ils n'ont pas su prendre la mesure de la menace. Ils ont failli à leur devoir et exposé le pays. Faut-il le répéter ? La Tunisie est en guerre. Il est donc étrange que les symboles de l'Etat ne soient pas gardés par des blindés. Le Parlement, siège du pouvoir législatif ; le Bardo, le plus célèbre musée du pays, deux bâtiments mitoyens et entrée principale commune. Il s'est avéré qu'on y entre comme dans un moulin ! La réaction chaotique des forces de l'ordre sur le périmètre de sécurité, dévoilée par les vidéos, montre soit qu'il n'y avait pas de plans en cas d'attaque, soit qu'ils n'étaient pas suffisamment maîtrisés. Ceux qui connaissent les lieux savent qu'entre la porte en fer forgé et celle du musée, il y a une bonne trotte à faire. Si les terroristes étaient entrés en forçant le passage et en courant, ils auraient pu être rattrapés par derrière. Même si la garde était prise par surprise. Or, rien de tel, il semble qu'il n'y avait pas de surveillance du tout. Résultat, la prise d'otages du Bardo d'hier, qui a fait en peu de temps le tour de la planète, et fera date dans la chronologie du terrorisme dans le monde, a fait une victime de plus : le tourisme tunisien qui aura beaucoup de mal à s'en relever. Il faudra donc, tous unis, l'aider, non par des réactions folkloriques ou de bons sentiments, mais par des stratégies élaborées. La sécurité demeure toutefois l'objectif prioritaire. Il faudra raisonner intérêt du pays. Cesser les grèves et s'unir pour la Tunisie. La principale source du terrorisme étant la Libye, il est temps de surveiller la frontière libyenne et prendre les mesures adéquates. Stop aux discours ambigus. Celui qui n'est pas avec nous est contre nous ! Au final, l'expérience récente nous le montre, dans la lutte antiterroriste, il ne faut compter que sur soi. Les autres peuvent nous aider par les armes et les renseignements, mais « el Glaieb », la volonté et le don de soi sont tunisiens ou ne le sont pas. Seuls les Etats forts, avec un leadership et les peuples unis et déterminés résistent.