91 banques européennes ont été soumises à des tests de résistance, soit 65% du marché bancaire de l'Union européenne. C'est une grande première en Europe. Les résultats devaient être publiés hier vendredi 23 juillet à partir de 18h00, heure de Paris. D'où une grande fébrilité des marchés fortement chahutés ces derniers mois par la crise de la dette souveraine. Les stress tests constituent une étape décisive pour retrouver la confiance des marchés. Ils évaluent la réaction des banques dans l'hypothèse d'une dégradation de la conjoncture économique. C'est un exercice qui montre la capacité d'une banque à faire face à un choc de crédit, une dégradation du marché ou une dégradation de la dette souveraine. L'idée est aussi de montrer la dépendance d'une banque aux politiques de soutien mises en place par les Etats. On peut imaginer que les banques qui apparaissent peu solides vont être recapitalisées dans la foulée par les Etats. C'est le deuxième test réalisé au niveau supra-national en Europe. Le premier a eu lieu en 2009. Ce qui est nouveau, c'est que le nombre des banques est plus important, 91 en tout. On y inclut les 22 grandes banques testées l'année dernière auxquelles s'ajoutent de petites banques de différentes natures. La transparence, gage de confiance L'autre nouveauté de ce test, c'est la transparence: l'année dernière, le résultat était agrégé par pays, ce n'était donc pas très transparent au niveau de la solvabilité des banques prises individuellement. Cette fois on connaîtra les résultats banque par banque. En France, 4 banques ont été testées : la BNP Paribas, le Crédit agricole, la BPCE et la Société Générale. En revanche, en Espagne, 27 établissements ont subi les épreuves car le secteur bancaire y est très disséminé, notamment avec une multitude de caisses d'épargne. De l'avis général, parmi les 91 banques testées, seule une poignée pourrait ne pas franchir l'obstacle, sans doute, en Grèce, en Allemagne, en Espagne et au Portugal. Les marchés s'attendent à ce que ces banques aient besoin d'être recapitalisées. D'après les déclarations faites par la ministre de l'Economie et des Finances, Christine Lagarde, les banques françaises n'ont pas de difficulté à passer les tests. Le test, un outil de communication pour les marchés Il aura fallu la pression combinée des marchés, de la BCE, et de tiers incluant les Etats-Unis et le Fonds monétaire international, pour que la décision de publier les résultats soit finalement prise le mois dernier. D'après des rumeurs insistantes, l'initiative est venue des grandes banques espagnoles parce qu'elles ont du mal à se refinancer sur le marché interbancaire. Les grandes banques ibériques sont donc pénalisées par les difficultés de l'économie espagnole. Il existe un doute sur leurs bilans. Ces banques ont donc voulu montrer que leurs bilans étaient solides. Les résultats des tests vont lever l'incertitude qui pèse sur la qualité individuelle de chaque grande banque. Actuellement, le marché a tendance à les mettre toutes dans le même panier. Les banques dont les résultats seront bons retrouveront un accès plus facile au marché interbancaire et se refinanceront à moindre coût à plus long terme.