Une vingtaine d'équipes médicales constituées de médecins et d'infirmiers ont été mobilisées pour apporter les premiers soins aux victimes, alors que des salles d'opération ont été libérées pour prendre rapidement en charge les blessés par balle. Le gouvernement tunisien prendra en charge la totalité des soins ainsi que le rapatriement des touristes Il y a deux jours, la visite au musée du Bardo a viré au cauchemar pour un grand nombre de croisiéristes qui étaient de passage à Tunis. En fin de matinée, trois terroristes ont pénétré par le grand portail et ont ouvert le feu sur les premiers touristes qui sont descendus des autocars. Au fil des heures, le bilan s'est alourdi. De huit morts, on fait état de vingt morts à la fin de l'assaut terroriste dont 18 personnes de nationalité étrangère. Au cours d'une conférence de presse qui s'est tenue hier au siège du ministère de la Santé, le ministre Said Aïdi a annoncé les chiffres définitifs de l'attentat terroriste qui a porté un coup très dur à un tourisme tunisien déjà chancelant ces trois dernières années. Vingt-trois personnes ont finalement trouvé la mort dont 20 croisiéristes et trois Tunisiens (un agent des forces de l'ordre ainsi que les deux terroristes). Le ministre de la Santé, qui a démenti l'information véhiculée dans les médias sur le décès d'une femme de ménage et d'un chauffeur d'autobus, a, par ailleurs, précisé que parmi les 18 victimes de nationalités étrangères qui ont été évacuées vers l'hôpital Charles-Nicolle, onze ont été identifiées, dont trois Japonais, deux Espagnoles, une Colombienne, une Anglaise, un Français, une Australienne, un Polonais et un Belge. Sept autres victimes n'ont pu être identifiées, faute de documents et de papiers d'identité. «On nous a envoyé des empreintes digitales, a précisé à ce propos le ministre de la Santé. La police technique est actuellement en train de les analyser». Un croisiériste français et une touriste italienne ont été transportés, hier, à l'hôpital Habib-Thameur et à l'hôpital militaire de Tunis et ont été placés sous contrôle médical. Célérité de la procédure d'intervention pour victimes multiples Les blessés au nombre de quarante-sept, dont onze italiens, onze polonais, sept français, cinq japonais, deux sud-africains, un russe et un allemand, un espagnol, un belge et sept tunisiens dont deux enfants, ont rapidement été acheminés et répartis sur les divers établissements hospitaliers de la capitale selon la gravité de leurs lésions. Dix ont déjà quitté l'hôpital tandis que les autres, dont l'état est stationnaire, ont été placés sous observation. Une cellule de crise a été mise en place à l'hôpital Charles-Nicolle où on compte le plus grand nombre de victimes de l'attentat afin d'assister psychologiquement les touristes blessés placés sous contrôle. Le ministre de la Santé a, par ailleurs, loué la célérité avec laquelle s'est déroulée l'intervention des équipes du Samu juste après l'alerte donnée en fin de matinée. La procédure d'intervention pour victimes multiples a été rapidement déclenchée dès que l'information a été reçue par les services des urgences. Dix unités mobiles équipées de ce qu'il faut pour dispenser les soins d'urgence ont été rapidement dépêchées sur les lieux pour évacuer les victimes. Les unités chirurgicales et la banque du sang ont été alertées à temps. Une cellule psycho traumatique a été mise en place et une vingtaine d'équipes médicales constituées de médecins et d'infirmiers ont été mobilisées pour apporter les premiers soins aux victimes alors que des salles d'opération ont été libérées pour prendre rapidement en charge les victimes blessées par balle. Actuellement, parmi les blessés placés sous surveillance, deux se trouvent encore dans un état critique. Saïd Aïdi a précisé que le gouvernement tunisien prendra en charge la totalité des soins ainsi que le rapatriement des touristes blessés. Le ministre a, d'un autre côté, relevé qu'un couple espagnol a été retrouvé, hier matin, sain et sauf. Paniqués, le mari et sa femme enceinte de quatre mois s'étaient dissimulés dans l'une des pièces du musée où ils ont passé toute la nuit avant d'être évacués hier matin.