Daech a revendi qué, hier, dans un enregistrement audio, l'attentat terroriste contre le musée du Bardo. L'attentat le plus meurtrier dans l'histoire de la Tunisie n'est pas un hasard. Les observateurs sont unanimes : c'est le premier attentat dans la capitale, le cœur politique d'une jeune démocratie naissante. Les assaillants visaient aussi le secteur touristique, véritable moteur de l'économie tunisienne. En effet, le tourisme risque de subir de plein fouet les répercussions de cette lâche attaque, au cours de laquelle vingt touristes étrangers et deux Tunisiens ont été tués. Un coup dur pour la destination touristique. Mais, la Tunisie résistera. Elle restera debout. L'ensemble du peuple tunisien y est déterminé. Les images de la population applaudissant les forces spéciales, au terme de l'opération terroriste, témoignent de la détermination des Tunisiens à préserver leur patrie. C'est le musée du Bardo qui a été visé, si l'on croit l'enregistrement audio publié par l'Etat islamique sur les réseaux sociaux. Un enregistrement dans lequel Daech revendique l'attentat. L'enregistrement précise, d'une part, que les assaillants étaient tunisiens et non pas étrangers, et de l'autre, que c'est « le musée du Bardo qui était clairement visé, sans aucune allusion à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). L'enregistrement prévient que d'autres opérations suivront. C'est la première opération de Daech sur le sol tunisien Wassim Nasr, spécialiste des mouvements jihadistes, a analysé, hier, les propos contenus dans l'enregistrement, lors d'une intervention sur France 24. « La cible était le musée et il n'y a eu aucune mention à propos du Parlement, ceci pour spécifier que la zone est ultra-sécurisée, mais que les terroristes ont quand même réussi à trouver la faille et à ouvrir une brèche dans le système de sécurité », a précisé l'expert. Et d'ajouter que ce qui est inédit dans ce mode opératoire, c'est la première fois qu'une opération de l'Etat islamique est perpétrée sur le sol tunisien. A travers cette opération, Daech annonce donc sa présence en Tunisie, alors que jusque-là seule Al Qaïda y était active. Concernant les menaces, le spécialiste a indiqué qu'à l'avenir d'autres opérations sont possibles. Ce qui signifie, à son sens, que l'Etat islamique est implanté en Tunisie, comme en Egypte, en Libye et ailleurs. Ce qui n'est pas en soi une surprise, car les Tunisiens sont très actifs dans les rangs de l'Etat islamique, en Irak, Syrie, Libye... parfois dans des postes avancés de commandement militaire ou religieux. C'était peut-être prévisible, mais pas sous cette forme-là », a-t-il conclu. En conséquence de quoi, certains voyagistes ont annulé leurs voyages en Tunisie. Il s'agit notamment du croisiériste italien « MSC », qui a annoncé les annulations sur son site officiel et de toutes ses escales à Tunis. Mais encore, l'allemand Hapag-Lloyd, le groupe Costa ou encore les britanniques Thomson Cruises et Thomas Cook. En dépit de tout, la Tunisie est déterminée à rester debout et à préserver sa démocratie naissante. Mais pour ce faire, la fermeté et la rigueur doivent être de mise. Insaf Boughdiri