Un accord est encore loin, selon le médiateur de l'ONU Au moment où des combats ont opposé, avant-hier, près de Tripoli des forces d'une coalition de milices, Fajr Libya, aux forces du gouvernement reconnu par la communauté internationale et basé à Tobrouk (est),l'émissaire des Nations unies pour la Libye et chef de la Manul, M. Bernardino Leon, pense qu'un accord politique n'est pas encore d'actualité entre les factions s'opposant dans le pays. « L'accord va être difficile, nous en sommes encore loin... et nous pensons que cette activité a des liens avec les négociations », a-t-il déclaré lors d'une interview accordée à Skhirat (Maroc) au quotidien El Pais et publiée, hier, au deuxième jour d'un nouveau round de négociations interlibyen organisé dans cette ville. M. Leon est aussi resté sceptique quant à la volonté des différentes parties prenantes à ce dialogue pour s'unir face à la menace des offensives du groupe Etat islamique (EI) dit Daech. « Dans les deux camps, il y a des durs et des modérés. Les modérés souhaitent parvenir à un accord tandis que les durs préfèrent la solution militaire, ils veulent s'imposer à l'autre partie par la force », a-t-il fait savoir dans cet entretien diffusé par le célèbre quotidien espagnol. Un pays à « construire » et non pas à « reconstruire » En revanche, M. Leon continue d'espérer que la présence de l'organisation de l'Etat islamique dans le pays pourrait être « un facteur d'unification » des « forces loyales à Tobrouk et des milices de Misrata, qui s'opposent à Daech ». Parallèlement, toujours d'après le quotidien El Pais, le représentant spécial de l'ONU pour la Libye a aussi reproché l'abandon du pays d'Omar Mokhtar à son sort par la communauté international après la chute du régime de Kadhafi. « Ce que la communauté internationale n'a pas bien fait après l'intervention en 2011, c'est de ne pas avoir fait de suivi, de ne pas être restée sur place. Il ne s'agissait pas de reconstruire un Etat mais de le construire », a souligné le diplomate onusien. Abdel Aziz HALI