La 5e chambre du Tribunal administratif a sommé Houcine Labidi et ses partisans d'évacuer immédiatement la mosquée Ezzitouna, a-t-on appris auprès du chef de cabinet du ministre des Affaires religieuses. Joint, hier, au téléphone par l'agence TAP, Abdessattar Badr a expliqué que cette décision de justice entérinait un arrêté du ministre des Affaires religieuses en date du 23 janvier 2015 et portant désignation d'un nouvel imam-prédicateur pour officier à la vénérable mosquée Ezzitouna. Pour son application, le même arrêté ministériel autorise, le cas échéant, le recours à la force publique. Prestige d'antan Selon ce haut responsable, la mosquée Ezzitouna rentrera, «à très brève échéance, dans le giron du ministère des Affaires religieuses après les efforts consentis, qui ont «porté leurs fruits grâce la coordination établie entre le ministère de tutelle et ceux de l'Intérieur et de la Justice, estimant que cet arrêté «redonnera à la mosquée son prestige qu'elle avait perdu ces dernières années». Il a, par ailleurs, annoncé que le ministère des Affaires religieuses est parvenu à récupérer 24 postes de préposés aux lieux de culte sur un total de 53 postes dans 42 mosquées victimes ces derniers temps de cas d'occupation partielle et abusive. La cellule de crise réunie lundi dernier sous la présidence du chef du gouvernement Habib Essid avait décidé d'un certain nombre de mesures, dont la fermeture des mosquées construites anarchiquement et sans autorisation, en attendant la régularisation de leur statut juridique, de même que les mosquées qui échappent encore au contrôle de l'Etat. Le Conseil théologique des cheikhs et enseignants de la mosquée Ezzitouna, rappelle-t-on également, avait décidé en janvier dernier la révocation de l'imam de ce haut lieu de l'islam malékite et président du collectif d'enseignement Houcine Labidi pour avoir commis de «nombreux abus juridiques et éthiques».