Par H. HKIMA Mensonges, hypocrisie, fuite en avant, refus de reconnaître certaines vérités, de procéder à une courageuse autocritique, de stigmatiser les dérapages à l'origine de notre situation actuelle. C'est le lot quotidien de la classe politique étalé sur nos petits écrans, nos radios et nos journaux. Aujourd'hui, après le massacre du Bardo, l'unanimité s'est cristallisée autour de la nécessité de s'unir pour combattre le terrorisme aveugle, l'idée en elle-même est excellente. Tous ceux et celles qui appellent à cette union sacrée ont-ils eu le courage d'aller aux sources mêmes de cette menace mortelle? De ce fléau qui a pu enraciner ses tentacules aux quatre coins de notre pays? Ne faut-il pas aujourd'hui couper court au laxisme qui a permis son implantation? Ne faut-il pas aller aux sources réelles de ce phénomène qui dépasse nos frontières et dont on connaît les instigateurs et les meneurs? Tant qu'on trouve aujourd'hui des voix qui glorifient le printemps arabe dont nous mesurons à nos dépens les néfastes effets. Qu'en pensent ceux qui ont soutenu à cor et à cri «la révolution libyenne», avaient-ils envisagé ce que la déstabilisation de ce pays pouvait entraîner de conséquences pour notre pays? En effet, ce pays voisin constitue une bombe à retardement à notre porte, étant la proie des groupes sanguinaires et fanatiques de la pire espèce. Comment peut-on réaliser ce «consensus» alors qu'aujourd'hui encore des forces obscures continuent à recruter nos jeunes pour le honteux jihad en Syrie et en Irak et que récemment une mère tunisienne de trois enfants en bas âge avait été sollicitée dans l'une de nos mosquée, au jihad ennikaah moyennant la coquette somme de 50.000 DT, révélation faite sur l'une de nos chaînes TV. Vous pouvez imaginer combien certains barbus dans certaines mosquées font la prière et réalisent de bien juteuses transactions dont les recrues ne sentent que l'odeur. Comment peut-on réaliser ce consensus quand on sait que certains compatriotes jubilent lorsqu'un attentat terroriste meurtrier fauche des dizaines de milliers d'innocentes victimes en Egypte, en Syrie et en Irak? Dès lors pour cela une véritable union nationale et consolider notre démocratie naissante et lutter contre le terrorisme, il importe, avant tout, de délimiter les responsabilités des uns et des autres et que chacun procède avec courage et honnêteté à sa propre autocritique et faire amende honorable, de se réclamer publiquement de ce pays, uniquement ce pays, de ses valeurs propres loin de toute allégeance à l'étranger. Avons-nous assaini la situation quant aux assassinats politiques et aux pièges tendus à nos soldats et forces de sécurité? Avons-nous réalisé la purge indispensable des rouages de l'Etat pour y mettre les hommes et femmes qu'il faut, compétents et intègres? Nous saluans la récente purge réalisée au ministère de l'Intérieur, une bonne initiative qui doit se poursuivre en profondeur dans tous les ministères, l'administration nationale et régionale, certaines mosquées et certaines associations de bienfaisance transformées en dangereuses nuisances. Avons-nous percé tous les secrets enfouis pour balayer toutes les suspicions et trouver réponse à toutes les interrogations? Il ne suffit pas d'associer les islamistes dans la direction des affaires de l'Etat pour qu'ils s'impliquent dans l'assise de la démocratie? Encore faut-il être sûr et rassuré sûr leurs orientations polico-religieuses. Ont-ils définitivement tourné le dos à la mouvance «Ikhwanya», et les idéologies «wahhabites et salafiste» qu'on a tenté d'implanter dans notre pays suite à la révolution? Vont-ils jouer à fond de concert avec toutes les forces vives politiques et de la société civile, la seule carte «Tunisie» placée au-dessus de toute autre considération ? En définitive, il est primordial que s'instaure la confiance entre toutes les parties prenantes et agissantes et l'ensemble du peuple sur la base de la sincérité dans le propos et la transparence dans l'action et le respect de notre constitution. En évoquant la douloureuse attaque criminelle du Bardo, il n'échappe à personne que les grandes puissances, si elles voulaient réellement et honnêtement éradiquer le terrorisme partout où il sévit, ils ont tous les moyens et pourraient même s'appuyer sur une large participation d'autres puissances (Russie, Chine...). Aussi leur condamnation des attentats de Paris et de Tunis ainsi que les marches de solidarité ne constituent aux yeux d'un honnête citoyen que poudre aux yeux et fuite en avant qui ne contribuent nullement à une véritable lutte contre le terrorisme, perçu comme phénomène international. C'est plus à une marche solidaire du peuple tunisien qu'il faut accorder toute l'importance pour une condamnation énergique de cet acte barbare perpétré au Bardo. H. Hammami avait bien raison d'affirmer que nous n'avons nul besoin de larmes de crocodile. Au lieu et place de ce soutien moral qui ne pèse pas lourd dans le contexte du terrorisme, ces grandes puissances auraient mieux fait de les traduire en actions tangibles et concrètes qui renforceraient nos forces de l'ordre et notre armée et qui aideraient notre économie à sortir de son impasse. Nos amis, les grandes puissances américaine et européennes doivent accorder leurs violons? Sont-elles pour ou contre le terrorisme? Car ceux qui massacrent et tuent en série, en Syrie, Egypte, Irak et ailleurs sont ceux-là mêmes qui se sont infiltrés dans notre pays et à nos frontières. Une question inquiétante que tout honnête citoyen se pose : pourquoi ces puissances trouvent les massacres terroristes chose normale dans certains pays et réagissent vivement en faveur d'autres? Ce comportement est inadmissible, pourquoi «deux poids deux mesures»? Eu égard à la sécurité et la paix dans le monde. Nous sommes pour des alliances saines, une coopération qui respecte nos choix et nos décisions et notre souveraineté nationale. En conclusion, il appartient à tous nos politiques de tous bords de jouer franc-jeu avec le peuple dans la clarté et la transparence, la sincérité dans les propos et l'honnêteté dans l'action, cette transparence totale et la clarification de toutes les situations confuses et discutables pourraient entraîner l'ensemble du peuple derrière ses dirigeants et réaliser la réconciliation nationale, fer de lance de la lutte âpre contre le terrorisme.