Le MES met en avant la réforme de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, l'autonomie des universités, le soutien à l'employabilité des diplômés du supérieur, l'enseignement dans les établissements privés et la bonne exploitation des équipements réservés à la recherche scientifique A l'instar de tous les ministères, le ministère de l'Enseignement supérieur (MES) a déterminé ses cinq priorités pour les 100 premiers jours du gouvernement. A la suite du conseil des ministres qui s'est réuni le 12 mars dernier, le ministère en question a tenu à mettre en exergue ce qu'il considère comme des urgences dans sa stratégie 2015-2025. La première priorité n'est autre que la réforme de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. La seconde touche à la consolidation de l'autonomie des universités. En troisième place on trouve le soutien à l'employabilité des diplômés du supérieur. L'amélioration du niveau de la formation et la qualité de l'enseignement dans les établissements privés viennent en quatrième position. Enfin, le dernier point concerne la bonne exploitation des équipements réservés à la recherche scientifique. S'agissant de la réforme, le ministère rappelle qu'il a déjà un projet dans ce sens qui a été élaboré par toutes les parties prenantes. Pour l'immédiat, il est question d'entamer un dialogue social sur ce thème. Ce dialogue devra impliquer tous les intervenants et se focaliser sur l'intérêt de l'étudiant qui demeure au centre de toute l'opération de réforme. Vu l'importance de ce sujet, un programme a été mis sur pied pour élargir le champ de la consultation nationale. Le projet de réforme sera soumis à tous les intéressés (environnement socioéconomique, société civile, étudiants, enseignants, professionnels, associations, ministères...). Cette vaste campagne de sensibilisation sera couronnée par une conférence nationale qui sera destinée à rassembler toutes les suggestions et à élaborer un rapport de synthèse définitif. Celui-ci sera, alors, soumis à la présidence du gouvernement en vue de l'avaliser. Au plan de l'autonomie des universités, il est temps de trouver les solutions pratiques pour donner à ces institutions plus de souplesse et de flexibilité dans leur travail. Car, actuellement, les obstacles de la bureaucratie pèsent lourd sur l'efficacité de la gestion et de la recherche. Aussi, a-t-il été décidé d'accorder de façon progressive une certaine autonomie aux universités, tout en renforçant la décentralisation des décisions. Des mesures urgentes seront prises en matière de transfert de certaines compétences de l'Administration centrale aux universités et aux institutions. Quant au problème des diplômés de l'enseignement supérieur, il reste toujours un sujet de préoccupation majeur. Le nombre de ces diplômés, dont beaucoup sont chômeurs, ne cesse de croître et d'aggraver la crise du chômage en Tunisie. C'est pourquoi le Mes a mis au point un plan en faveur de cette catégorie de jeunes afin d'améliorer leurs chances d'employabilité à travers des programmes de formation et de préparation. Ce programme se base sur des formations dans les cinq centres qui seront mis à leur disposition. Des attestations seront délivrées aux intéressés pour les aider à mieux s'intégrer dans le monde du travail ou dans leur quête d'un emploi. Pour la quatrième priorité qui a trait à l'amélioration de la qualité de la formation dans les établissements d'enseignement supérieur privé, le ministère se propose de renforcer son contrôle sur les institutions et de réviser le cahier des charges. On note, en effet, que ce secteur a connu un grand essor durant ces dernières années. Il draine de nombreux étudiants tunisiens et, surtout, étrangers (en particulier africains). C'est une nécessité pour le Mes de prendre toutes les mesures qui s'imposent pour mettre à niveau cet enseignement et lui donner les moyens de rivaliser avec l'enseignement public. La question des étudiants ingénieurs et leur refus des conditions de délivrance des diplômes par ces institutions n'a pas manqué de laisser sa trace dans le débat en cours. Sur un autre plan, une attention particulière sera accordée aux équipements lourds dont dispose le Mes. Ces équipements sont à l'origine destinés à la recherche scientifique. Mais, d'après le Mes lui-même, ces machines sont sous-exploitées et mal entretenues. L'idée consiste, actuellement, à les recenser et à établir une base de données permettant d'en rationaliser l'usage.