Les banques publiques ont besoin d'une recapitalisation pour qu'elles puissent continuer à jouer leur rôle dans le financement de l'économie nationale en assurant une gestion rationnelle des fonds mis à leur disposition. Les banques publiques tunisiennes —à savoir la Société tunisienne de banque (STB), la Banque de l'habitat (BH) et la Banque nationale agricole (BNA)— ont fait l'objet d'un audit en vue de déceler leurs points faibles et d'assainir leur situation financière pour qu'elles puissent poursuivre à financer l'économie nationale. Ces banques ont acquis une longue expérience depuis leur création et ont pu octroyer des crédits aux entreprises afin qu'elles réalisent leurs projets répartis à travers tout le pays. Cependant, ces institutions financières sont passées par des périodes difficiles. Le remboursement des crédits n'a pas été toujours fait dans les délais par certains clients, ce qui a été à l'origine des litiges. Actuellement, ces banques ont besoin d'un financement de l'ordre de 1 milliard de dinars pour leur recapitalisation selon des données rapportées par le Forum économique et des affaires tunisien. Aussi, 800 millions de dinars de la totalité de cette somme sont destinés à la STB, dont une partie de ses dettes est garantie par l'Etat. Cette banque, l'une des plus anciennes, a donné à l'économie tunisienne naissante un souffle pour la création de projets dans différents secteur. Les banques prennent les mesures préventives d'usage en tenant compte, grâce à des études approfondies, des dossiers émanant des promoteurs, de la rentabilité du projet et de ses perspectives sur le marché. L'objectif de ces mesures est de garantir la réussite et la pérennité du projet pour que l'investisseur puisse rembourser ses crédits et faire des bénéfices. Pour un meilleur rendement des banques De son côté, la BH a besoin d'un financement de l'ordre de 50 à 80 millions de dinars. Cette banque a joué un rôle de premier ordre dans l'accès au logement pour toutes les catégories sociales et particulièrement les employés qui ont le droit de contracter des crédits avantageux en vue d'acheter un logement. Grâce à cette démarche étudiée, plusieurs Tunisiens ont pu devenir propriétaires en remboursant leur crédit sur un nombre d'années convenu. Toutefois, l'institution est passée par une période difficile, ce qui a rendu nécessaire sa recapitalisation pour qu'elle continue à assumer une mission délicate et répondre aux exigences d'une clientèle de plus en plus diversifiée. La recapitalisation des banques publiques fait partie d'un ensemble de réformes économiques recommandées par les bailleurs de fonds internationaux, dans le cadre de la transition économique de la Tunisie. Des difficultés ont surgi lors de l'approbation de ces réformes devenues nécessaire pour bénéficier des financements mis à la disposition de notre pays par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. Le recours aux fonds régionaux arabes pour obtenir des crédits s'est avéré difficile dans cette conjoncture nationale et internationale difficile. Les réformes exigées par les bailleurs de fonds internationaux n'ont pas pu être réalisées dans les meilleurs délais à cause des procédures en vigueur. En effet, tout projet de loi doit être examiné en Conseil des ministres avant de passer à l'Assemblée des représentants du peuple où la commission concernée étudie et discute les différents aspects du texte. C'est à ce niveau surtout que le retard est enregistré, car plusieurs députés sont contre les réformes proposées, qui méritent, selon eux, d'être mieux adaptées à la réalité tunisienne. Malgré la situation financière difficile à laquelle elle fait face, la Tunisie a pu jusqu'ici honorer ses engagements au double niveau intérieur et extérieur. Les crédits et le service de la dette sont remboursés dans les délais impartis, ce qui renforce la confiance des bailleurs de fonds vis-à-vis de notre pays. Rappelons que le gouvernement a classé le secteur financier et bancaire parmi les priorités urgentes à traiter au cours des 100 premiers jours de gestion des affaires publiques. Ces urgences se répartissent sur 15 chapitres. Le secteur financier et bancaire fait l'objet du chapitre XIV, qui souligne la nécessité de garantir les équilibres des finances publiques, d'accélérer les grandes réformes fiscales et financières, de recapitaliser les banques publiques et de diligenter un audit des crédits affectés aux régions et non dépensés.