Oita Stadium Big Eye, beau temps, match en nocturne, pelouse en bon état, public nombreux (40 mille spectateurs) Japon bat Tunisie (2-0) en amical, et remporte le Kirin Challenge Cup. Score à la mi-temps (0-0). Buts de Okasaki (78') et Honda (83'). Arbitrage australien Avertissements : Abdennour 23', Moncer 54' et Sassi 63' (Tunisie) Formation des équipes: Japon : Gonda-Makino, Morishige (Konno 84'), Fujiharu, H.Sakai- Uchida (G.Sakai 84'), Hasebe, Kiyotake (Kagawa 60'), Kawamata (Okazaki 73'), Nagai (Honda 60'), Muto (Usami 73') Tunisie : Ben Cherifia, Hannachi, Maâloul, Abdennour, Ben Youssef, Ragued, Nater (Mathlouthi 90+1'), Sassi (Larbi 65'), Moncer, Ben Hatira (Gouida 69'), Akaïchi (Khelifa 65') Ambiance de fête dans un stade futuriste, l'Oita Big Eye qui aura coûté 450 millions de dinars aux organisateurs de la coupe du monde 2002. Hier, les Aigles de Carthage mettaient entre parenthèses les quotas symboliques de spectateurs et les pelouses pelées ou chauves de notre championnat pour goûter à l'ambiance du foot d'un géant du continent asiatique. Un géant pourtant resté sur la grosse déception d'une dernière coupe d'Asie des nations où le Samourai bleu a été bouté out dès les quarts de finale, ce qui coûta sa place au sélectionneur, le Mexicain Aguire au bénéfice du vieux routier franco-bosniaque, Vahid Halilhodzic qui conduisait hier pour la première fois les copains de Honda. Les deux sélections étaient pour ainsi dire à égalité au départ: toutes deux ont été éliminées l'hiver dernier aux quarts de finale de leur coupe continentale. Mais à l'arrivée, il n' y avait pas photo. Les Aigles se cantonnèrent durant 90 minutes en défense, jouant avec la peur au ventre et renonçant à toute prétention offensive. En grande partie en raison d'un onze à tempérament défensif (comme toujours avec Leekens !) avec Ragued, Nater et Sassi côte à côte, et le seul Akaichi en pointe. Ben Hatira, lui, était aux abonnés absents, alors que Moncer manquait de fraîcheur et de soutien. Résultat: c'est l'arrière-garde qui a dû supporter tout le poids de la rencontre. Les nôtres se faisaient également dominer dans les duels aériens et sur les balles arrêtées. Sans un Abdennour encore une fois impérial, la note aurait été sans doute plus salée. Même dans un contexte amical, le Onze national déçoit et opte pour la prudence. Pourtant, durant 60 minutes, les Nippons dominaient la partie sans toutefois être mordants et efficaces. Halilhodzic a préféré laisser ses grosses pointures sur le banc. HonSda (Milan), Kagawa (Dortmund), Okasaki (Mayence) et Gotogu Sakkai (Stuttgart) n'effectueront leur entrée qu'après l'heure de jeu. Et la musique allait changer. Un contre-modèle Hier, l'équipe de Tunisie, pas à la fête, était totalement inexistante sur le plan offensif. Dès la récupération de la balle, il lui manquait le trait de génie qu'apportent généralement la technique de Chikhaoui et les balles arrêtées de Khazri. Face au Japon, le compartiment offensif ne pouvait faire de mal même pas à un chat. On n'enregistra qu'une tentative d'Akaichi (7') qui contrôle dans la surface de réparation et tire à côté, et une frappe mal cadrée de Nater des 25m (70'). Circulez, il n' y a rien à voir ! En matière de stérilité offensive, la sortie de la Tunisie à Oita sert décidément de modèle (ou plutôt de contre-modèle). Le Japon, lui, a amplement mérité sa victoire. Exerçant une domination constante que les nôtres avaient du mal à contester, les Bleus ont frappé par deux fois sur les montants (Kawamata 21' et Kagawa 90'). Mais les changements opérés par Halilhodzic qui fit entrer ses poids lourds ont apporté vitesse et efficacité à la manoeuvre locale. 78': renversement du jeu avec Honda qui s'arrache pour adresser un centre de la ligne de sortie au 2e poteau pour l'attaquant de Mayence, Shinji Okasaki qui bat Abdennour dans le duel aérien et place de la tête le ballon hors de portée de Ben Cherifia (1-0). 83': le tir de Kagawa est renvoyé par Ben Cherifia devant l'attaquant du Milan AC, Keisuke Honda qui marque comme à la parade (2-0). Les progrès se font attendre, la sélection nationale stagne comme l'a amplement démontré la dernière campagne africaine. On ne sait pas si la reconduction de George Leekens se justifie et si elle peut réellement porter des espoirs. Un nouvel examen attend les copains de Ragued, mardi prochain contre la Chine à Nanjing. Espérons qu'ils rendront une bien meilleure copie que celle, triste et fade d'hier.