L'adversaire n'a pas le même calibre que le Japon. Pas d'excuses pour Leekens et ses joueurs... Nous n'en revenons pas encore après cette petite prestation de la sélection contre le Japon. Ce fut amical certainement, le résultat compte peu. Mais c'est la manière qui compte le plus. Il n'importe, pas de gagner ou de perdre sur un match amical, ce qui importe c'est de bien jouer et de donner des signes rassurants pour l'avenir. Après la CAN, après toutes les polémiques autour de notre élimination, on attendait un nouveau cycle. Ce n'est pas que la sélection était dans une mauvaise impasse, ou qu'elle était quelconque, mais on était d'accord presque tous que la sélection de Leekens a tout donné ! Mais on a du mal à définir ce «tout» : s'agit-il d'un énorme potentiel ou d'un petit potentiel ? Y a-t-il encore des choses à montrer avant les prochaines échéances ? Une chose est sûre, cette sélection de Tunisie est en période sensible. Les défaillances qu'on a vues face au Japon (passivité dans le jeu, peu de profondeur offensive, axe défensif flottant...), ne sont pas nées aujourd'hui. C'est en quelque sorte un prolongement de ce qu'on a vu à la CAN. Leekens, qui a géré parfaitement les éliminatoires de la CAN, semble accuser un fléchissement. Ses plans de jeu ne sont plus les mêmes. Faute de bagage technique, on perd aussi cette application et ce savoir-gagner qui ont fait les beaux jours de Leekens. Et c'est ce qui s'est confirmé face au Japon. Changements? La Chine n'est pas le Japon. La sélection japonaise est plus notoire, plus connue et plus forte que l'adversaire du jour. Face à un football émergent représentant une grande nation, nous avons la responsabilité de faire le jeu et de gagner. Ce n'est pas une question de rachat seulement, mais aussi on attend surtout des signaux. Signaux sur le jeu, sur la solidité défensive et sur les convictions. Des changements par rapport au match du Japon? Probablement si. Un turnover s'impose et des joueurs sont attendus dès le départ à l'image de Ben Mustapha, Yaâkoubi, Mathlouthi, Khélifa et Khénissi entre autres. Un temps de jeu de plus serait alloué pour Gouida et Laâribi (qui méritent plus de temps de jeu pour être jugés objectivement). Le plus important est que la sélection gagne, rassure et marque des buts pour sauver la mise de ce périple asiatique. Les objectifs «marketing» de ces deux matches amicaux ne suffisent pas. Il faut sortir des signes de progrès et de solidité. Le contraire ne fait pas vraiment les affaires de Leekens (l'homme qui fait tout ce qu'il veut en sélection).