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Elle a fait son temps !
LIGUE DES ETATS ARABES
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 04 - 2015


Par Ali TRABELSI
Les principes fondateurs de la Ligue des Etats arabes sont aujourd'hui piétinés par cette même instance. Créée pour unifier les pays de l'espace dit arabe, elle est devenue depuis 1990 un facteur de division voire de déstabilisation. Elle est allée jusqu'à en appeler à l'intervention des puissances étrangères dans des affaires de certains de ses pays membres ! Elle a fait son temps et devra cesser d'exister.
Créée au milieu du siècle dernier, la ligue des Etats arabes, avec l'utopique idée d'œuvrer pour l'unité de ses membres, est aujourd'hui une institution vide de toute substance. Elle navigue à contre-courant de l'histoire et des principes pour lesquels elle a été créée. Elle n'a aucune prise sur les événements qui secouent cet espace s'étendant du Maghreb jusqu'au Golfe. Elle n'est plus qu'un forum où l'on se rencontre pour confirmer la discorde qui déchire ses composantes. Elle est même devenue un facteur déstabilisateur dans la région depuis les années 1990 qui ont coïncidé avec l'invasion de l'un de ses membres par un autre encore plus puissant. Ce fut l'occasion tant recherchée par le président égyptien déchu Hosni Moubarak pour prendre sa revanche sur Saddam Husseïn qui était à l'origine du transfert de son siège du Caire vers Tunis après la signature des accords de camp David par l'Egypte avec l'Etat d'Israël.
Le retour de cette Ligue au Caire s'était fait dans des circonstances le moins qu'on puisse dire rocambolesques et sans l'assentiment de tous ses membres, sachant que toute décision au sein de cette institution doit être prise à l'unanimité. C'était une sorte de hold-up organisé par Hosni Moubarak et ses alliés des pays du Golfe qui s'étaient entre-temps ralliés aux thèses égyptiennes de faire la paix avec Tel-Aviv en suivant l'exemple de Camp David parrainé par les Etas-Unis du temps du président Carter. La Palestine — dont le peuple vit encore sous l'occupation israélienne — qui fut l'élément unificateur des Etats arabes n'est plus depuis Camp David la priorité des dirigeants de ces pays qui avaient depuis jeté des ponts et fait des avances en direction d'Israël sous la pression de Washington qui a de tout temps œuvré pour la normalisation avec l'occupant avant même qu'une solution juste ne soit trouvée pour que les Palestiniens aient leur propre Etat.
La ligue arabe, sous la pression de Hosni Moubarek, avait appelé et donné une couverture de légitimité à la future intervention d'une coalition faite de plus de trente pays pour chasser les forces armées irakiennes du Koweït et surtout pour détruire l'Irak et le «faire revenir à l'âge de la pierre», comme l'affirmaient les dirigeants américains de l'époque.
Cette décision qui a précédé celle du Conseil de sécurité de l'ONU fut prise, faut-il le signaler, en passant outre la clause qui stipule que toute décision du genre doit l'être avec l'unanimité de tous les membres de cette institution.
Facteur de division!
Depuis, ce principe de l'unanimité qui figure encore dans la charte de la Ligue n'est plus respecté. Le résultat est qu'aujourd'hui un pays comme la Syrie qui vit un état de guerre et une situation de chaos qui a tout détruit, fut chassé de cette instance sans que tous ses membres ne soient d'accord !
La Ligue arabe dans le conflit syrien, en grande partie imposé par l'étranger, n'a pas hésité à franchir une fois de plus le pas pour appeler à une intervention internationale pour faire tomber le président Bachar Al-Assad ! Heureusement que le Conseil de sécurité de l'ONU n'avait pu faire passer les nombreuses résolutions de va-t-en guerre, américaines, britanniques et françaises devant les niets russe et chinois qui avaient épargné à ce très beau pays et de son peuple, véritable mosaïque du genre davantage de ruines de destruction et d'horreur, telles que connues par l'Irak en 1991 puis en 2003 quand le président Bush fils faisait fi de toutes les règles qui régissent les rapports entre les Etats en dépit de la farouche opposition des Russes, des Chinois et des Français, avait envahi et asservi l'Irak qui, depuis cette date, vit dans un chaos indescriptible, avec des dizaines de milliers de morts et des centaines de milliers de blessés et mutilés.
La Ligue arabe n'avait même pas eu le courage de condamner l'occupation de l'un de ses membres ni même d'appeler à une cessation de l'agression. Et comment peut-elle le faire avec un Moubarak encore au pouvoir et qui se délectait de voir son ennemi juré Saddam Hussein traqué et pris comme un rat avant d'être pendu un jour de fête musulmane ?
Sans doute l'ancien président irakien était-il dans la faute quand il avait envahi le Koweït, mais le peuple irakien était-il en mesure de s'opposer à une telle entreprise ? Saddam Hussein est parti, mais les Irakiens sont en plein dans une guerre dont personne ne pourra prédire la fin.
Comment peut-elle le faire quand ses bailleurs de fonds ont appelé et encouragé les Américains pour en finir avec l'Irak et le vassaliser pour au moins un siècle ? Cette instance créée pour unifier l'espace arabe est aujourd'hui le principal facteur de dissension, de division et même de déstabilisation. Au lieu d'œuvrer pour que les conflits entre les frontières de cet espace soient résolus dans le cadre de la Ligue et par la voie diplomatique, elle en appelle aux puissances étrangères pour intervenir militairement pour résoudre de tels conflits, mais qui au fait n'interviennent que pour chasser des régimes qui ne leur plaisent pas et les remplacer par d'autres obéissants. Mais au passage, on détruit tout et on massacre le plus possible de populations locales.
Facteur de guerre !
L'exemple de la Libye est en ce sens le plus édifiant. Ce pays voisin est de nos jours un champ de bataille entre plus d'une vingtaine de milices. Pour chasser Kadhafi, les membres influents dans la Ligue arabe ont tout fait pour que l'Otan intervienne dans ce pays. Ils ont poussé à l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité sous la clause sept, qui, avant qu'elle ne soit adoptée, la France de Nicolas Sarkozy était déjà à l'œuvre avec ses avions qui ont mis la Libye à feu et à sang avant de l'abandonner à son triste sort. Et la Ligue des Etats arabes dans tout cela ? Bien sûr, elle était consentante mis à part deux ou trois de ses membres qui ne pèsent plus rien devant la montée en puissance des pays du Golfe dont l'un d'entre eux se fait le chantre de la démocratie et des changements chez les autres alors que dans ses frontières on vit encore à l'ère du servage !
La Ligue arabe, de Moubarak à nos jours, est l'instance qui a causé le pire des torts aux peuples de la région — pas tous bien sûr — ceux dont l'histoire est multimillénaire, les Irakiens, les Syriens, les Libyens, et aujourd'hui les Yéménites. Les parents pauvres de la péninsule arabique dont une partie du pays est occupée par leur voisin du nord et qui n'ont jamais été admis au Conseil de coopération du Golfe par ce qu'ils sont pauvres ! Aujourd'hui, au lieu de voir la Ligue arabe chercher à réunir tout le monde autour d'une même table et imposer aux différentes parties une solution qui donnerait à tous une place dans le nouveau Yémen, qu'est-ce qu'on fait ? On détruit un pays déjà ruiné et on affame un peuple dont la majeure partie vit sous le seuil de pauvreté !
Et on continue à se réunir au Caire, pour bien sûr davantage de malheurs et de destructions dans cet espace maudit !
Il est grand temps que cette Ligue se saborde d'elle-même et mette fin à ses activités plutôt nocives que constructives.
Elle a perdu toute légitimité depuis qu'elle est devenue une marionnette entre les mains de dirigeants de certains de ses membres dont le souci et l'objectif est de faire de tous les peuples de cette région des sujets et non des citoyens.
Soulignez bien cette dernière phrase et vous comprendrez tout ce qui se passe aujourd'hui dans nos pays dont les peuples doivent être plus que jamais vigilants pour s'opposer à cette déferlante d'assujétissement que notre vénérable Ligue des Etats arabes lui procure la couverture de légitimité pour qu'elle écrase tout souffle de liberté et d'émancipation.
A.T.


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