9 personnes tuées par des hommes armés dans l'Etat de Rivers Au moins neuf personnes ont été tuées et deux blessées par des hommes armés non identifiés dans deux localités de l'Etat pétrolier de Rivers, situé dans le sud du Nigeria, a annoncé hier la police. «Vers 19h30 (18h30 GMT) vendredi, des hommes armés non identifiés ont pénétré dans Obrikom et Obor, puis ont commencé à tirer, tuant neuf personnes et en blessant deux», a annoncé dans un communiqué le porte-parole de l'Etat de Rivers, Ahmad Muhammad. Les assaillants ont aussi incendié la maison d'un politicien local, Vincent Ogbagu, qui est candidat à un siège au parlement local aux prochaines élections qui doivent se tenir le 11 avril, en même temps que celles des gouverneurs dans 30 Etats de la fédération, qui en compte 36. L'Etat de Rivers est l'un des Etats les plus turbulents de l'actuel processus électoral au Nigeria, qui a commencé le 28 mars avec la présidentielle et les législatives. Un couvre-feu y a été imposé quelques jours à la suite de violences, liées aux récentes élections, dans la capitale de l'Etat, Port-Harcourt. Le président sortant Goodluck Jonathan — qui a perdu l'élection présidentielle face à l'opposant Muhammadu Buhari — avait été déclaré vainqueur dans cet Etat, avec près de 95% des voix, entraînant des manifestations de partisans de son rival, qui l'accusaient de fraudes. Parallèlement, dans le Nord-Est, mardi, lorsque Tchadiens et Nigériens sont entrés mardi dans Malam Fatori, les islamistes étaient déjà loin, et la coalition a pris la ville sans avoir à tirer un coup de feu. Des bergers témoins de la fuite de Boko Haram ont vu les combattants partir avec un «troupeau de femmes nues», affirme un soldat nigérien en patrouille dans la ville. «C'est une tactique habituelle: pour empêcher les femmes de s'enfuir, ils les déshabillent totalement. Nous avons retrouvé des tas de vêtements de femmes», dit-il. Mais le lendemain, alors que la coalition «ratissait» les alentours, ils sont tombés dans une embuscade à une dizaine de km de la ville, explique un jeune soldat de troupe en dessinant un cercle dans le sable: «On était cernés, ils nous tiraient dessus en pagaille!». Bilan de la journée: neufs Tchadiens, un Nigérien et environ 150 islamistes tués, selon les états-majors des deux armées. L'armée nigériane affirme quant à elle avoir chassé les islamistes des villes de Bama et Gwoza, près du Cameroun. Toutes ces localités reprises, même peu peuplées, sont importantes stratégiquement car elles sont reliées par des routes qui permettent la circulation des biens et des personnes dans les zones frontalières vers les trois voisins du Nigeria (Cameroun, Niger, Tchad). «Il s'agit maintenant pour le partenaire nigérian (...) de prendre possession des localités» conquises, selon le chef d'état-major nigérien, Seyni Garba, alors que d'autres villes reprises depuis plusieurs semaines dans le nord-est du Nigeria n'ont toujours pas été réinvesties par l'armée nigériane. Avec son homologue tchadien, il a appelé à une meilleure «coordination» avec le Nigeria, la force conjointe tchado-nigérienne n'ayant «pas vocation à occuper» ces villes.