L'artiste investit tout son être au gré de touches qui sont presque des caresses. Obeïssant à un imaginaire riche où l'on détecte un art presque spirituel. Le peintre et créateur Jamel Chaouki Mahdaoui a le pinceau insatiable. Quelques mois après son exposition à l'espace Bel Art, il retourne en force et fait balader ses créations au gré de ses rêves. Il étale son imaginaire intarissable riche et prenant sur les murs de l'Espace sophonisbe. Là, il nous entraîne entre deux mondes. Le réel et l'irréel, la vie et la mort. Ici et au-delà de la vie matérielle. Il scrute presque le firmament à travers une peinture saisissante et un art de l'élan intérieur qui ne peut que susciter un impact émotionnel sur chaque regardant. son lieu de prédilection, ce sont les visages, les regardss qui expriment les fluctuations de son for intérieur. «Je n'ai pas peur des miroirs, je m'étale», nous dit notre créateur. Oui, il se laisse aller à ses expressions les plus intimes corps et âme. A travers ses fresques, Jamel Mahdaoui touche à l'indicible, il transcende et nous emmène loin, là où la peinture fluide obéit à une expression libre, venant droit de sa nature intérieure. Les tentacules sont lâchés, ils s'enchevêtrent autour de visages aux regards changeants, parfois tristes et profonds mais d'une belle tendresse, une magnifique brise, un baume au cœur. Puis, l'artiste joue avec les couleurs. Le vert apaisant nous plonge dans des eaux limpides, le flachy explose la toile, et le rouge et le noir s'érigent en sentinelles d'une exposition de toiles, l'une plus expressive que l'autre. Au-delà de la figuration, ces toiles deviennent une sorte d'apparition ou même d'hallucination figées en image. Jamel Mahdaoui puise généreusement dans un univers onirique. Son pinceau n'a pas peur de s'éloigner du monde matériel. Il obéit à son imaginaire qui va au plus profond de son être. Il étale son inconscient parfois tourmenté, mais qui sait se ressaisir à travers des vibrations démultipliées par un jeu de couleur où l'abstraction, summum de l'art, forme un halo de lumière étincelante et d'une force herculéenne. Comment ce petit bonhomme au regard malicieux, qui a toujours le mot pour rire, peut-il porter un poids aussi lourd, un imaginaire aussi fructueux, et pourtant son pinceau est aérien et léger, il se balade partout dans les méandres de l'être. Ce qui prouve sa grande maîtrise de la peinture. C'est le poids d'années de création intarissable qui vont en profondeur. Oui, Jamel Mahdaoui n'a pas peur d'aller loin ni de porter tel un étendard ses rêves touffus. Il aime, et sa passion se lit sur ses œuvres. Son pinceau écrit des poèmes, il transcrit de manière presque effrontée le non-dit. Il crie tout haut les moindres fluctuations d'un univers imaginaire en perpétuelle mouvance. Et là, il investit tout son être, et ce, à travers des touches qui caressent le regard et l'effleurent sans l'agresser. Au gré de ses toiles (on) a droit à un art presque spirituel, comme si notre peinture cherchait le centre mystérieux de la pensée. Les formes sont épurées et les couleurs ne cessent de se mouvoir. Il s'agit d'un concerto qui aime à se balader à travers l'abstraction. Un concerto vivace qui offre une expression vivante, ses œuvres sont musicales, Jamel Mahdaoui va plus loin, il capte la lumière et en fait sa demeure. L'artiste matérialise son talent tel un cavalier qui conduit son cheval blanc. Il chevauche l'au-delà et touche le subconscient de tout un chacun en l'invitant à s'évader. Fort de son univers intrinsèque, notre artiste exprime sensation et impression. Il nous invite alors dans un monde libre, libéré de toute entrave et de convention picturale, il possède ses propres touches profondes émanant des profondeurs de son être. Jamel Mahdaoui possède sa propre demeure et il fait bon y vivre.