Les dommages collatéraux de l'attaque du musée du Bardo ne se sont pas fait attendre. Les nuitées dans les hôtels ont chuté de 10,7% au 1er trimestre 2015 suite à la vague d'annulations enregistrée Tout a été réparé, repeint et nettoyé au musée du Bardo après l'attentat terroriste du 18 mars dernier. Les professionnels et le ministère du Tourisme multiplient les opérations de séduction pour attirer les touristes indécis. Un mois après cet attentat terroriste, le souvenir a marqué les esprits mais les dégâts causés par ce terrible événement sont dépassés. Le musée à rouvert ses portes aux visiteurs. Il y a eu plusieurs manifestations culturelles pour soutenir ce lieu qui renferme les plus belles mosaïques au monde. Même si les blessures sont difficiles à se cicatriser, le musée a retrouvé sa superbe. Les touristes, dont l'affluence est actuellement timide, sont attendus. C'est, en tout cas, l'espoir des secteurs touristique et culturel. Impératif sécurité Les dommages collatéraux de cette attaque ne se sont pas fait attendre. Les nuitées dans les hôtels ont chuté de 10,7% au 1er trimestre 2015 suite à la vague d'annulations enregistrées au lendemain de l'attaque du Bardo, ce qui inquiète les hôteliers pour la saison estivale. Les professionnels, aidés par le ministère du Tourisme, déploient des efforts considérables pour relancer leur activité. Une stratégie de communication a vite été mise en place qui consiste à sauver la saison touristique 2015 en rassurant les visiteurs de la situation sécuritaire du pays qui s'est beaucoup améliorée. Il a été décidé de réactiver les comités régionaux de sécurité propres aux établissements touristiques. Le ministère a promis d'aider les hôteliers et les propriétaires d'espaces touristiques à se doter de matériel de sécurité dont des caméras de surveillance et des scanners qui seront exonérés de taxes à l'importation. Outre ces mesures de sécurité qui devraient rassurer les touristes et les tour opérateurs, une campagne à grande échelle est menée par le gouvernement pour rendre les villes plus propres et plus attrayantes. Une saison difficile malgré tout Les stigmates ne peuvent disparaître du jour au lendemain, il faut encore du temps. « En période de vacances d'été, l'affluence est si importante que la population de Hammamet est multipliée par cinq, tout ça pour dire à quel point nous sommes dépendants du tourisme», explique un hôtelier de Hammamet. Ce coup d'arrêt brutal ne surprend pas Mohamed, restaurateur, « les touristes ont raison de s'inquiéter mais nous pouvons les rassurer en leur disant que tout a été mis en œuvre pour rendre leurs vacances agréables ». Si les professionnels se tiennent prêts pour accueillir les visiteurs, rien n'est toutefois gagné. Pour rassurer sa clientèle, un directeur d'hôtel à Hammamet-Sud appelle ses clients pour expliquer la situation. « L'attentat du Bardo n'explique pas à lui seul la chute des réservations, les problèmes structurels du tourisme en sont aussi la cause », déplore l'hôtelier. De nombreuses familles vivent du secteur du tourisme et craignent pour leur gagne-pain. Ahmed, jardinier dans un hôtel, est le premier touché. « Je risque ma place ». Son collègue Nizar, serveur intérimaire, craint aussi pour son poste. « Si la saison s'annonce mal, on peut ne pas m'accepter », se plaint-il. L'enjeu est de taille. Des milliers d'emplois sont menacés. Le chômage risque d'augmenter en cas de désaffection totale des touristes.