Cette structure vivement recommandée et composée des vétérans de l'appareil sécuritaire du pays sera incessamment opérationnelle. Il était temps Un point de l'histoire d'abord : début 2012, nous appelions en exclusivité sur ces mêmes colonnes à l'urgence de la création, au sein du ministère de l'Intérieur, d'un Conseil sécuritaire des sages composé des vétérans du département dont la riche expérience, fruit d'une longue carrière, pourrait conférer un plus à la lutte contre le terrorisme en Tunisie. Deux ans après, et au plus fort de cette lutte, nous avions relancé le même appel, tout en rappelant que ce «projet» a fait déjà ses preuves tant en Europe qu'aux Etats-Unis, voire dans certains pays arabes (Egypte et Syrie notamment). Ce n'est qu'au début de l'année en cours que l'Etat a enfin décidé de transformer ce «rêve» en réalité. Et cela par la création d'un comité de réflexion chargé de l'élaboration des grandes lignes de ce projet et de l'identification de la nature de son fonctionnement. D'où la tenue d'une série de réunions qui se poursuivent jusqu'à présent et aux travaux desquelles ont été impliqués d'anciens poids lourds de l'appareil sécuritaire du pays dont le revenant Ali Seriati. Un plus garanti En attendant son installation officielle qu'on dit imminente, nous estimons que le comité sécuritaire des sages sera d'une utilité certaine. En effet, les hommes qui l'animeront sont triés sur le volet parmi l'ancienne élite du ministère de l'Intérieur. Celle-là même qui avait beaucoup donné au pays dans les principaux postes de responsabilité qu'elle avait occupés (direction de la sûreté nationale, direction des services spéciaux, direction de la sûreté de l'Etat, direction des renseignements, direction des frontières et des passeports, direction de la police judiciaire, direction des arrondissements et districts régionaux...). Dans ces postes stratégiques et névralgiques du ministère, inutile de rappeler que ces vétérans ont laissé des traces indélébiles, à travers des exploits retentissants et d'incalculables coups de filet sensationnels. De surcroît, et toujours au temps de leur gloire, ils ont pu neutraliser le terrorisme qui perçait alors, et commençait à montrer le bout de son nez, étouffant ses premières velléités dans l'œuf. N'oublions pas non plus que la Tunisie n'a nullement pâti de la tragique guerre civile qui avait, dans les années 90, embrasé le voisin algérien (plus de 200.000 tués), en réussissant à préserver inviolables, pourtant très longues, nos frontières avec ce pays. Par ailleurs, l'histoire retiendra que ces compétences sécuritaires de l'époque se sont forgé une flatteuse réputation qui avait dépassé nos frontières, comme en témoigne l'estime dont elles bénéficiaient auprès de leurs homologues européennes, américaines et arabes. Et ce ne sont pas les infimes ratages de Soliman, de Djerba et de Hezoua, d'ailleurs sans lendemain, qui pourraient ternir un palmarès si brillant. C'est que ces vétérans, outre leur grand professionnalisme et leur amour du métier, savaient sentir approcher le danger, avaient des indices un peu partout, excellaient en matière d'investigation et allaient droit au but. Et, hop, bienvenue au gibier ! Aujourd'hui, ils sont, certes, à la retraite, mais se priver de leur expérience serait synonyme de frustration, de manque à gagner. Les Américains ont été, en tout cas, les premiers à en saisir la portée, en créant leur propre conseil sécuritaire des sages qui chapeaute désormais les activités de leurs célèbres agences de renseignements (CIA, FBI...) tout en pilotant, par leurs conseils, la stratégie futuriste du pays, au nom de «la sécurité nationale de l'Amérique». Reste à espérer que notre prochain Conseil des sages ne dérogera pas à la règle US, et cela non seulement en faisant appel aux ex-fers de lance de la vieille garde tels que Mohamed Ali Ganzoui, Ali Seriati, Hadj Ali, Fraj Gdoura, Jalel Boudriga, mais aussi en leur réunissant de bonnes conditions de travail. Triste nouvelle pour...les terroristes !