Tout comme son homologue de terre, l'armée de mer s'est, elle aussi, retrouvée sur le front de guerre contre le terrorisme. C'est que cette guerre doit être menée sur tous les fronts et avec l'artillerie lourde dont dispose le pays A la base navale de Bizerte, les garde-côtes sont là, prêts à intervenir pour la sauvegarde de nos frontières maritimes. Et pour que le territoire national soit à l'abri de tout danger. La position géographique de la région, donnant sur la Grande bleue, est plus que stratégique, renommée comme le dernier bastion de l'occupant français. Preuve en est la fête de l'Evacuation célébrée le 15 octobre de chaque année. Cette base navale reste à jamais le témoin encore vivant des sacrifices considérables chèrement consentis par des hommes valeureux tombés sur le champ d'honneur, il y a cela plus d'un demi-siècle. Aujourd'hui, les temps ont changé et la nature des batailles aussi. Face à un ennemi aussi redoutable qu'imprévisible, la démonstration de force n'est pas suffisante en soi mais nécessaire. Six patrouilleurs flambant neufs La vigilance est aussi de mise. De même que l'unification des rangs qui constitue la moitié du succès contre l'hydre terroriste. Du côté de la flotte maritime, cinq patrouilleurs, de véritables bolides, ont été acquis, depuis 2013, en renfort aux efforts de lutte contre tout imprévu survenant au large des eaux nationales. Un sixième patrouilleur devrait incessamment s'y ajouter, d'ici la fin de ce mois d'avril, d'après le commandant Jamel Ben Omrane, chef de la troupe d'intervention et de soutien. Ces nouveaux équipements sont le fruit d'un marché conclu avec l'Union européenne sous forme de don fourni à la marine nationale pour lui porter main-forte. Un apport susceptible d'être exploité à bon escient dans la multiplication des opérations de contrôle du littoral. A l'affût de l'immigration clandestine et de toute tentative d'infiltration sur le sol tunisien. D'ailleurs, une opération blanche (nous) a été présentée au large, sur la côte de Bizerte. L'exercice en question simule des scénarios et les manœuvres possibles que les patrouilleurs pourraient effectuer. Les engins à fort potentiel technologique sont en mesure d'atteindre le but recherché, à la faveur d'une plateforme de communication et de signalisation de pointe. Avec une vitesse allant jusqu'à 38 nœuds, ces nouveaux patrouilleurs sont venus remplacer six anciens bateaux devenus obsolètes. La mission maritime, accomplie contre vents et marées, commande un renouvellement des choix et des moyens. Le savoir est aussi une arme Ce combat est d'autant plus dur et de longue haleine qu'il exige de grands et bons investissements dans l'armée, y compris dans son savoir-faire et dans la formation académique qui n'est pas de moindre importance. Car, l'armement ne sert pas à grand-chose sans une initiation et un apprentissage adéquats. L'académie navale est proche de la base maritime de Bizerte. Elle y a été érigée depuis 1978, dispensant un enseignement de qualité au profit des élèves officiers dont le cursus débouche sur une formation à double vocation : production en hautes compétences destinées à l'armée navale et des cadres au profit de la marine marchande. Cette dernière ne trouve son compte que dans le secteur privé où il y a de grandes opportunités de recrutement, ou sur le marché international du travail, forts en cela de diplômes certifiés et reconnus conformes aux standards internationaux. La formation théorique est soutenue par un aspect pratique qui se forge dans des laboratoires de recherches poussées spécialisés dans les diverses techniques de navigation en mer. A ces aptitudes professionnelles s'ajoute la manière de manipuler les opérations à titre défensif et offensif. Soit, l'art de prendre le dessus sur l'ennemi. Cet ennemi qui ne dit pas, aujourd'hui, son nom, mais qui sera vaincu par les vaillants soldats du pays.