Oubliée la rhétorique de la construction, le ST mise sur une conjonction immédiate de facteurs peu favorables pour obtenir des résultats. En l'absence de stratégie et de programme de travail, que ce soit à court ou à long terme, les travers sont nombreux et bien connus au Stade: incompétence de certains responsables, surtout ceux qui ont le pouvoir de décision, manque de légitimité, et, dans tous les cas de figure, fragilité de ceux qui veillent aux destinées du club. Ce n'est pas parce qu'on parle beaucoup qu'on fait les choses plus et mieux que les autres. Les dirigeants qui accaparent la parole évoquent tout sauf l'essentiel. On n'a pas encore vu quelqu'un présenter un projet, ou encore une stratégie de travail susceptibles de redresser la barre. Jusqu'à présent, l'on n'a eu droit qu'à des campagnes de dénigrement réciproques et loin de l'idée de repartir pour un nouveau cycle. La crise économique, qui s'est nettement répercutée sur le rendement des joueurs, fait ainsi écho à une réelle crise de gouvernance. Elle tient assurément son nom de cette tendance à tromper l'opinion publique. Les déclarations, les justifications ne sont finalement qu'un prétexte qui en dit infiniment long sur un club qui aurait plus besoin de la vérité qui dérange que de l'illusion qui réconforte. Au vu des limites financières, mais aussi administratives et techniques, on se demande s'il est vraiment capable de s'acheter une conduite face aux exigences et aux contraintes qui n'en finissent pas. Le club évolue dans une atmosphère instable et on ne voit pas comment on peut s'unir sans se séparer. Oubliée la rhétorique de la construction, il s'agit de miser sur une conjonction immédiate de facteurs peu favorables pour obtenir des résultats. Mais un projet de reconstruction, charpenté autour d'une réflexion portée par de grandes idées, n'aura jamais de pareil pour disserter et alterner périodes et stratégie. Le classement actuel de l'équipe seniors ne doit en aucun cas être l'arbre qui cache la forêt. Les problèmes, les manquements et les défaillances ne rassurent point sur l'avenir d'un club de plus en plus à la dérive. On ne peut pas exiger des joueurs ce dont ils sont incapables de faire et d'obtenir. A défaut de sérénité, surtout mentale, leur rendement a nettement régressé lors de ces derniers matches. Voilà maintenant trois mois qu'ils ne sont pas payés. Outre la prime de rendement à laquelle on pense désespérément. Les problèmes ne s'arrêtent pas là pour autant. Les blessures réduisent davantage le rendement de l'équipe. Après Alaâeddine Marzouki, éloigné des terrains pour une longue période, c'est au tour du Camerounais Ernest de subir le même sort. Blessé avec l'équipe nationale olympique de son pays, il est contraint d'observer un repos de longue durée, susceptible de compromettre sa carrière au Stade. Outre les blessures, le renouvellement des contrats constitue un véritable casse-tête pour le club. Cela concerne notamment les joueurs-cadres qui sont en fin de contrat et qui hésitent à renouveler au ST. Le cas le plus significatif est celui d'Alex, qui effectue, aujourd'hui, son retour face à Métlaoui après un match de suspension. Trois joueurs ont, cependant, manifesté le désir de prolonger, mais bien entendu à des conditions. Notamment celles relatives aux arriérés de leurs salaires et d'autres avantages. Au-delà des résultats, l'on n'hésite pas à penser que l'urgence au sein du club bardolais réside aujourd'hui dans la nécessité de trouver les personnes capables de favoriser les compromis, de faire prendre la mayonnaise et de trouver la bonne alchimie face aux différentes exigences.