Tapis berbères, mergoum, architecture tunisienne et marocaine, à vous un tour dans notre beau patrimoine. «Sans passion on ne peut rien faire», nous dit le peintre Abdelahmid Sakli. La peinture n'a pas de secret pour lui. Maîtrise d'art plastique. Enseignement en Tunisie et au Maroc. Il a à son actif deux expositions personnelles. Son dada c'est l'acrylique, «il sèche vite et permet de pallier certaines erreurs de touche». Pour cela, on est libre de faire des superpositions. Et des superpositions, il y en a beaucoup dans ses différentes toiles. Plutôt naïf avec quelques touches d'abstrait, Abdelhmid Sakli, 40 ans d'expérience, nous balade dans des paysages bien ancrés dans notre patrimoine. Il va jusqu'à représenter les paysages du Maroc. Le sud de ce pays avec sa kasba, ses tours, ses forteresses, ses minarets; sa peinture est enveloppée de formes géométriques aux touches bien saillantes qui illustrent voûtes, coupoles ou des portes et des fenêtres parfois en fer forgé... Il se perd dans les méandres des motifs typés de Gafsa et revient aux formes bien inspirées de l'architecture tunisienne... Quelques stries assez fluides s'emparent de différents tableaux. Ce qui attire le regard, ce sont les couleurs à dominance verte, et bleue, parfois jaune et couleur terre qui inspirent, surtout le Sud tunisien et marocain. Notre artiste a même reproduit des peintures et a rendu hommage à un peintre allemand qui a exposé en Tunisie, il y a déjà bien longtemps, soit en 1914, Auguste Macke... Il reproduit une scène où l'on retrouve un groupe de personnages aux vêtements traditionnels (chechia et jebba...) On croit les entendre discuter entre eux. Bonne reproduction, mais quelques maladresses peu visibles. Deux tableaux couleurs pastel, qui portent le nom de vibrations, ressortent de son imaginaire. Là, il flirte un peu avec l'abstrait, on n'est plus dans les traditions, mais dans une action libre... libérée de toute frontière. Oui, l'acrylique lui donne cette liberté d'action qu'il traite avec dextérité... Presque enfantines, ses touches semblent à la portée de tout un chacun. Très peu de recherche, il reproduit des sites, des voûtes presque architecturales; l'imaginaire n'a pas beaucoup de place dans ses toiles à l'acrylique. Toutes sont inspirées du fameux mergoum de Tunisie auquel il ajoute quelques bijoux traditionnels. Khelal, mains de Fatma qui rehaussent ses tableaux et on croit se balader dans la Médina... Tapis de toutes les couleurs, vives surtout, rendent hommage à notre patrimoine. Ces tapis berbères sont savamment reproduits avec des motifs variés. Matmata, Tataouine, Tunis, Gafsa. Un beau tour dans les régions du Grand-Tunis à travers le mergoum serti de beaux paysages. Abdelahmid Sakli nous invite à une variation sur un thème assez original, le mergoum et le tapis berbère... Bel hommage à notre architecture traditionnelle qui vient à point nommé «before» le Mois du patrimoine...Un avant-goût de cette manifestation de grande envergure.