Il conviendrait plutôt de parler d'un mégaprojet qui mettra à contribution plusieurs gouvernorats et offrira plus de 2.000 emplois directs et indirects dans la région du Kef et Sra Ouertane, via l'exploitation du phosphate... Alors que les études sont finalisées, le projet reste en stand-by depuis des années. C'est un projet «Fer de lance» pour la région du Kef, vu sa plus-value et ce qu'il implique comme conséquences sur le plan social. Il s'agit en substance d'un projet pour l'exploitation du phosphate dont le cours, selon le «index Mundi», ne cesse de grimper pour atteindre les 115,000 dollars par tonne métrique, après 101,000 en décembre 2013. Les études de ce projet ont commencé en 1986 et n'ont abouti qu'après le 14 janvier finalement. En 2012, la société d'études d'exploitation du phosphate de Sra Ouertane est née. Au ministère de l'Industrie et à la direction des mines précisément qu'on relève que le projet en question est en stade final et sans plus de détails. «Une phase finale» qui semble trop durer selon les habitants de la région qui attendent beaucoup de ce projet. Mongi Harbaoui, un de ces citoyens militants et député en charge de ce dossier et qui se bat pour sortir la région de sa situation qui laisse à désirer quelquefois, note que «l'exploitation du phosphate de Sra Ouertane est le projet du XXIe siècle. Ce n'est pas une mine à ciel ouvert tout simplement, mais aussi un projet qui va toucher plusieurs gouvernorats : Le Kef, Jendouba, Kasserine, et comme satellite Sidi Bouzid et Sfax, là où un port sera aménagé pour l'exportation». Il affirme ainsi qu'aujourd'hui «toutes les études ont été finalisées : approvisionnement en eau, réalisation d'un port à Skhira et liaison par chemin de fer entre la mine et le port. C'est un projet révolutionnaire pour notre région et qui tarde à démarrer par manque de volonté politique à mon avis. Nos politiciens n'ont pas assimilé ce projet. La peur des prix du marché international n'est qu'un prétexte car la courbe est en train d'augmenter et même si elle baisse, c'est toujours des devises pour le pays et un développement social certain puisqu'on va travailler sur l'exploitation de toutes les façons. L'Etat doit peser de tout son poids dans ce projet pour redonner de l'espoir à cette région». Est-ce un phosphate de qualité? Depuis 1986 la société américaine Jacobs a étudié la qualité de ce phosphate et l'a classé parmi les meilleures qualités du pays. Elle a précisé dans son étude que l'exploitation de ce phosphate qui nécessite une mine à ciel ouvert peut aller jusqu'à 70 ans. Et le marché de l'exploitation du projet et très couru par les entreprises spécialisées capables de faire entrer des devises au pays. La société américaine n'attend que le signal du gouvernement tunisien. La Tunisie a besoin d'un partenaire solide afin d'assurer une partie du financement et de garantir l'écoulement du produit sur le marché international. On croit savoir qu'en 2012, un appel d'offres a été lancé. Les plus hauts cadres du ministère en charge de ce dossier semblent les plus motivés pour lancer ce projet, mais, pour l'heure, rien ne semble avancer concrètement et personne ne donne une explication.