Le premier opérateur de transport de voyageurs est, à n'en point douter, la Transtu. Son histoire remonte à plus d'un siècle jusqu'à la création de la SNT à la fin des années 60 et la création de la SMLT (nom commercial Transtu) en 2003. Le parcours de cet organisme a connu des hauts et des bas durant les dernières décennies. Mais depuis 2011, la chute est inexorable. Les défaillances et les contre-performances se succèdent. Les pertes se multiplient. Les grèves viennent enfoncer le dernier clou. En face, l'usager est dans l'expectative et dans le désarroi. Il ne fait que subir les contrecoups répétés de la crise continue de ce secteur vital. Rien n'a pu être fait devant la réticence de certaines parties. Les mesures salvatrices tardent à venir, faute de volonté et de moyens. Le coup décisif a été porté à cette société avec l'absence de stratégie claire et de politique de communication. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si le ministère du Transport a organisé, le 24 avril dernier, une réunion avec les responsables de la communication pour débattre des problèmes rencontrés dans leur travail. Communication absente Sur ce plan, il est à signaler que, en ce qui nous concerne, nous n'avons jamais rencontré autant d'obstacles pour obtenir l'information recherchée que durant ces trois ou quatre dernières années. Les services de presse auxquels nous nous adressons ne réagissent pas toujours avec la célérité requise et ne fournissent pas nécessairement l'information demandée. On se rappelle, pourtant, que dans le passé les attachés de presse n'étaient pas tous des bons à rien. Ils faisaient parfois du bon travail en communiquant les nouvelles en temps opportun. Même sans les nouvelles technologies ils parvenaient à procurer des documents par porteurs aux journalistes. Aujourd'hui, ils ne daignent pas utiliser l'internet pour communiquer avec les médias. On sent beaucoup de mauvaise volonté chez certains d'entre eux et beaucoup de discrimination. Ils font la part belle aux médias audiovisuels parce qu'ils leur permettent de s'exhiber. Mais dès qu'il s'agit d'un média écrit, ils se font tirer les oreilles pour s'exécuter. Bien sûr on ne mettra pas dans le même sac tous les responsables de la communication. Il y en a qui sont intègres et compétents et qui s'empressent de donner l'information demandée. Aussi, est-il temps de choisir le bon responsable à la tête de ces structures essentielles pour la bonne image du ministère. En réalité, c'est ce problème de manque de communication qui a causé beaucoup de tort au secteur du transport. Il n'est pas trop tard pour remédier, un tant soit peu, aux carences. Il est, toujours, possible de se rattraper. 600 bus usagés La nouvelle politique visant à redresser un peu la barre grâce à l'acquisition de nouveaux véhicules constitue une partie de la solution des problèmes. En effet, le ministère a annoncé qu'il aurait recours à l'achat de 1.200 bus pour renforcer la flotte. La moitié de ce matériel serait formée de bus usagés. L'expérience avait été menée en Tunisie depuis des décennies dans les régions de l'intérieur (Sud-Est ou Nord-Ouest). Les véhicules d'occasion envisagés seraient acquis auprès de la RATP (Régie autonome des transports de Paris). L'âge moyen de ces bus ne serait pas élevé et on dit qu'ils seront en bon état. S'agissant, justement, de bon état, ce n'est pas le cas de nos bus. L'entretien et la maintenance sont le maillon faible de cette société nationale de transport. Lorsqu'on observe la situation des véhicules, force est de constater une négligence et un laisser-aller évidents. La propreté des bus ou des métros laisse beaucoup à désirer, sans parler de l'état de la mécanique. La responsabilité est partagée. Les passagers, certes, ne sont pas tous très regardants sur ce point. Mais la société et les agents ont, eux aussi, leur part dans la dégradation du matériel. Responsabilisation de tous les intervenants Les employés ne font pas grand cas de l'état des véhicules qu'ils utilisent. Les traces de café déversé dans la cabine de conduite, la poussière et la crasse sur les sièges ou les autres recoins de la machine, montrent à quel point la maintenance est totalement défaillante. Le suivi ne semble pas être assuré. Car comment expliquer l'état lamentable des nouvelles voitures de métro qui sont envahies par des affichages sauvages portant des messages qui n'ont rien à voir avec la Transtu. La prolifération de ces pratiques est suspecte parce que les très nombreuses affiches ne semblent pas provenir des passagers mais de personnes qui ont accès aux voitures lorsqu'elles sont en stationnement dans les dépôts. Le travail de collage d'un aussi grand nombre d'affiches ne peut se faire à la sauvette et devant les voyageurs ; mais en toute tranquillité lorsque le métro est au repos ! En toute logique, rien ne doit figurer dans les moyens de transport hors ce qui a trait à la communication avec les passagers ou les messages relatifs à la sécurité. A bon entendeur... en attendant une campagne vigoureuse de propreté ! C'est ce qui nous pousse à dire que la qualité des services et le bon état du matériel roulant passent d'abord par un bon entretien et une responsabilisation de tous les intervenants. La rénovation du parc ne serait pas d'un grand apport si tout cela n'est pas respecté. Il est vrai que les clients de la Transtu avaient assisté, incrédules, à une campagne de protestation de la part de certains agents. Ces derniers se plaignaient, bizarrement, de la détérioration des conditions de travail et de l'état du matériel roulant. L'idée aurait été la bienvenue s'il n'y avait des arrière-pensées. Ces mêmes agents, en effet, auraient pu commencer par s'interroger sur les responsables de ce mauvais état du parc roulant. N'ont-ils pas une part de responsabilité ? Evidemment la moyenne d'âge déclarée pour le parc des bus est de plus de 7 ans, alors que celle du métro dépasse les 17 ans, tandis que celle de la ligne TGM se situe au-delà de 30 ans. L'énorme travail qui attend les responsables est de commencer par garantir la maintenance rationnelle des 1.250 bus, de presque 200 voitures de métro et des 18 rames de la ligne TGM (en très piteux état).