En dépit de leurs derniers revers et des luttes internes qui les déchirent, ils demeurent potentiellement menaçants. Surtout à l'approche de l'été Encore un revers pour les terroristes qui ont laissé des plumes mercredi passé au mont Salloum. Un revers d'autant plus douloureux qu'ils l'ont subi, cette fois-ci, at-home, c'est-à-dire dans leurs derniers retranchements, et non pas en phase offensive. Pris au piège au moment où ils ne s'y attendaient pas, grâce à une patrouille militaire entreprenante et au flair en turbo, ils ont désormais la conviction que rien ne sera plus comme avant, l'étau resserré autour d'eux étant devenu réellement asphyxiant. De surcroît, il est certain que leur repli défensif a été rendu inévitable par la nécessité de ressouder leurs rangs et de remettre de l'ordre dans la maison, à la suite de deux faits saillants, à savoir : — Primo : l'élimination de certains de leurs chefs de guerre, d'une part, et de la fuite d'autres à l'étranger, d'autre part. D'où un vide stratégique à combler d'urgence. — Secundo : l'émergence de luttes internes au sein de ces groupuscules terroristes, dans le but de s'emparer des rênes des commandes. Il va sans dire que ces luttes de plus en plus fratricides sont lourdes de conséquences tant sur le rendement immédiat des groupes que sur la survie même de ces derniers, surtout que la guerre est toujours ouverte entre les organisations Al Qaïda et Daech qui s'entredéchirent encore pour le titre de «leader du terrorisme mondial». Attention au retour de la manivelle Tout cela pour aboutir à la conclusion que l'hydre terroriste sévissant en Tunisie a aujourd'hui beaucoup perdu de son agressivité, voire de son aura. Mais, si cette chute d'efficacité est à... saluer et à marquer d'une pierre blanche, il n'en demeure pas moins vrai que cela ne signifie nullement la fin du combat, tout simplement parce que les archives démontrent clairement que les terroristes sont toujours capables de rebondir au lendemain d'une déroute. Quitte à le faire sans attendre les traditionnels ordres de leurs caïds. Par ailleurs, il est utile de rappeler que la persistance de leurs menaces est alimentée par deux facteurs essentiels, à savoir : — l'augmentation du nombre de daechistes ayant réussi à s'infiltrer dans nos murs. Et l'on sait ce dont ceux-ci sont capables, en termes d'atrocités, d'exactions et d'exécutions — l'approche de l'été, soit la saison de prédilection dans les traditions des jihadistes qui deviennent, à l'occasion, terriblement dangereux, plus actifs et autrement plus sanguinaires. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si des services de renseignements occidentaux ont récemment fait état d'imminents attentats que les jihadistes nous promettent pour les mois, voire les semaines, à venir. Ces «promesses» macabres sont à prendre très au sérieux, d'abord parce qu'elles émanent d'agences d'espionnage internationales crédibles et très actives actuellement aux frontières entre la Tunisie, l'Algérie et la Libye. Ensuite, parce que ces menaces ont été brandies aussi bien par l'homme fort de Daech, Aboubaker Al Baghdadi, que par le chef d'Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique) Abdelmalek Droukdel. Plus précisément, ces attaques promises consisteraient en des attentats à la voiture piégée et à la ceinture explosive, ainsi qu'en des opérations de kidnapping de personnalités de renom, de soldats et d'agents de sécurité.