Entre Taïeb Baccouche et Mohsen Marzouk, la compétition sera acharnée lundi prochain pour le choix du secrétaire général du parti d'ici peut-être les prochaines législatives en 2019 ou au moins les élections municipales Il semble qu'au sein de Nida Tounès, on est, enfin, parvenu à la conviction selon laquelle le parti doit devenir fonctionnel et sortir de la phase de léthargie et d'immobilisme dans laquelle il se morfond depuis la victoire aux législatives du 26 octobre 2014 et la formation du gouvernement Essid. Aujourd'hui, il n'est plus question que le parti reste suspendu aux décisions provenant du palais de Carthage ou à celles qui viendraient de La Kasbah où Taïeb Baccouche, son secrétaire général, est divisé entre ses fonctions de minitstre des Affaires étrangères et de premier responsable exécutif du parti, alors que Mohamed Ennaceur, président du parti par intérim, assure la fonction pratiquement à titre honorifique, se contentant d'intervenir uniquement lors des grandes crises quand l'existence même du parti se trouve menacée. (Comme dans un passé très récent quand Hafedh Caïd Essebsi est allé jusqu'à menacer de fonder un nouveau Nida au cas où ses sympathisants ne seraient pas cooptés au sein du bureau politique, ce qu'il a réussi à faire à la suite d'une mini-crise). Et c'est bien dans l'objectif de donner au parti la place qu'il mérite au sein de la vie politique nationale qu'il a été décidé de mettre fin par les nidaistes au cumul des responsabilités partisanes, gouvernementales et au palais de Carthage. Trois des ténors de Nida Tounès sont concernés par cette décision. Il s'agit de Taïeb Baccouche, ministre des Affaires étrangères et secrétaire général du parti. Aux dernières nouvelles, il aurait déclaré : «Si j'ai à choisir, je cède le fauteuil de ministre des Affaires étrangères et je maintiens celui de secrétaire général de Nida Tounès». Sauf que Taïeb Baccouche ne savait pas ou faisait semblant de ne pas savoir qu'il existe un autre concurrent au poste de secrétaire général du parti en la personne de Mohsen Marzouk, actuellement ministre-conseiller auprès du président Béji Caïd Essebsi. L'ancien expert en transition démocratique aurait décidé de démissionner de son poste au palais de Carthage et de convoiter celui de secrétaire général du parti. On apprend également que le président de la République aurait accepté la démission de Mohsen Marzouk, donnant ainsi le feu vert à la compétition entre Taïeb Baccouche et Mohsen Marzouk. Quant à Lazhar Akremi, ministre chargé des Relations avec l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) et actuellement porte-parole de Nida Tounès, «il a été, révèle à La Presse, une source informée au parti, parmi les premiers responsables à demander la suppression du cumul des responsabilités bien avant que la décision ne soit prise ces derniers jours. Il est disposé à céder son poste de porte-parole pour préserver celui de ministre». Le décor étant planté, il s'agit maintenant de savoir quand les nidaistes vont choisir leur secrétaire général et annoncer leur décision à l'opinion publique. La même source précise : «Ce sera lors de la réunion du bureau politique du parti prévue lundi prochain 10 mai. Pour le moment, nous avons deux candidats. Les concertations se poursuivront d'ici lundi prochain afin de parvenir à un candidat consensuel. Nous voulons un secrétaire général fonctionnel qui se consacrera exclusivement à la gestion des affaires du parti». De son côté, le député nidaiste Khaled Chaouket estime que «Nida Tounès sortira encore plus grand de l'épreuve relative au choix d'un secrétaire général entièrement à la disposition du parti. La Tunisie a plus que jamais besoin d'un parti plus fort sur la scène politique nationale».