Ces quatre dernières années, une dizaine de chaînes de télévision ont vu le jour mais aucune ne s'exprime en français. Idem pour les stations radio qui continuent de pousser comme des champignons. L'exemple du Cap Bon est édifiant. Désormais, cette région touristique compte deux stations radio privées : Cap FM et la nouvelle venue «Radio Med». Bien que le Cap Bon accueille plusieurs résidents de nationalité étrangère, des retraités ou des entrepreneurs (des Français ou des Italiens pour la plupart), sans parler des touristes, aucune de ces deux stations radio n'a prévu dans sa programmation une plage horaire ne serait-ce qu'hebdomadaire en langue française ou italienne. Mis à part Radio Tunis chaîne internationale (Rtci), radio publique, l'aspect multiculturel et polyglotte, chèrement défendu par feu Habib Bourguiba, n'intéresse plus personne et ne fait plus écho chez les nouveaux décideurs et promoteurs. D'autre part, du point de vue éducatif, nos enfants peuvent apprendre l'anglais et le français convenablement et plus rapidement si les médias audiovisuels diffusaient plus couramment sur leurs ondes des programmes en langues étrangères. Et pour cause : une récente étude de Stanford University a démontré que l'apprentissage des langues s'effectue plus rapidement via l'univers des médias audiovisuels que sur le banc de l'école. Rappelons à titre indicatif que tous les journaux tunisiens francophones ainsi que Rtci (à part La Presse, fondée par Henri Smadja en 1936) ont été lancés à l'époque de Bourguiba.