Par Mahmoud HOSNI Le pèlerinage de la Ghriba aura vécu. N'en déplaise aux détracteurs et aux corbeaux. Ils étaient 500 ou 5.000 pèlerins juifs, peu importe leur nombre, à se ressourcer à la synagogue de la Ghriba, vieille de 26 siècles, mais aussi aux senteurs et aux parfums de la Tunisie, terre natale ou d'accueil. Cette Tunisie plusieurs fois millénaire, où se sont succédé civilisations et religions et dont le résultat est aujourd'hui le foisonnement, à la fois, d'églises chrétiennes (catholiques, protestantes, orthodoxes...), de synagogues et de mosquées, témoins d'une cohabitation et d'une tolérance bien tangibles. Certes, le déploiement du dispositif sécuritaire était à son top, voire un peu exagéré, selon certains, ce qui a gêné les déplacements, les visites et les transactions commerciales. Mais c'était de rigueur, face à un terrorisme aveugle, à des bêtes tapies on ne sait où et prêtes à profiter de la moindre brèche pour bondir et attaquer. Ainsi donc, les lampions de la fête se sont éteints sur une note de gaieté et d'espoir d'un nouveau pèlerinage. Cela a cloué le bec aux oiseaux de mauvais augure, dont le Premier ministre israélien Netanyahu qui a prévenu la communauté juive de ne pas se rendre à la Ghriba, justifiant cela par l'attentat du Bardo. Simple baroud d'honneur de façade pour faire réduire son image ternie par ses politiques de terreur, de discrimination (voyez les falashas juifs d'Ethiopie et les ashkenazes partis du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord) et de rejet total de l'entité palestinienne. Il est prêt à s'allier même avec le diable pour se maintenir au pouvoir. Il ne rate d'ailleurs aucune occasion pour se mettre en avant, notamment lorsqu'il a déployé le drapeau israélien à Paris suite à la mort du jeune juif tunisien qu'il a exigé d'enterrer en Israël. La Tunisie a eu, a et aura toujours ses fans, ses amoureux, que ce soit parmi ceux qui y sont nés et qui sont partis par la suite ou ceux qui ont visité ce pays et qui y reviennent par nostalgie ou par attachement. Son histoire, ses hommes, ses paysages et son riche legs culturel, culinaire et artisanal ont fait de ce pays une véritable mosaïque de couleurs, de senteurs et de parfums inoubliables. La fête à la Ghriba aura été totale et elle se renouvellera tous les ans. Quant à l'épouvantail du terrorisme que certains ont tenté d'agiter, il ne sera qu'un mauvais souvenir, car condamné à disparaître comme un feu de paille.