M. Saïd Aïdi, ministre de la Santé, a pris part, au début de la semaine, à Genève, aux travaux de la 68e session de l'assemblée mondiale de la santé qui se sont articulés autour du thème de « la mise en place de systèmes de santé résilients ». Intervenant dans le cadre du débat général, M. Aïdi a mis en exergue les acquis du système de santé tunisien, fort d'un réseau dense de centres de santé de base mis en place dès l'indépendance et qui a permis de réaliser de grandes performances sanitaires, notamment en matière de santé maternelle et infantile et dans le domaine de la maîtrise des maladies transmissibles et de la prise en charge et des maladies non transmissibles. Il a en outre souligné que la Tunisie, confrontée à des disparités de développement régional et consciente des nouveaux défis dus notamment aux mutations démographiques, épidémiologiques, sociologiques et économiques qu'elle se doit de relever, est actuellement engagée dans un processus de définition d'une stratégie nationale de résilience. Le ministre a fait savoir que cette nouvelle stratégie tunisienne cherche à évaluer l'état des lieux de la vulnérabilité sanitaire liée aux défis émergents, à analyser la capacité d'adaptation actuelle du secteur de la santé, à identifier les obstacles à une bonne résilience et à déterminer les objectifs qui doivent permettre d'adapter le système sanitaire national aux défis et aux risques auxquels il est confronté et à mettre en cohérence les projets déjà engagés. M. Aïdi a indiqué également que ces projets engagés touchent, entre autres, le développement des capacités de gouvernance du dispositif de veille et de riposte sanitaires mené par l'Observatoire national des maladies émergentes et réémergentes, le renforcement des laboratoires de référence, la révision des plans hospitaliers de prise en charge d'afflux massifs de victimes de catastrophes, la consolidation des mécanismes d'alerte précoce ainsi que l'engagement d'un processus de création d'une agence nationale de produits sanitaires. M. Aïdi a fait observer dans ce contexte que la Tunisie a engagé un dialogue sociétal pour la mise en place de politiques et stratégies en santé et qu'actuellement, dans le cadre de la redynamisation du secteur public de la santé, un partenariat interdépartemental s'emploie à jeter les bases d'une « agence de la recherche en santé » qui travaillera en coordination avec l'Observatoire national des maladies émergentes et réémergentes et l'Institut national de santé publique. A noter qu'en marge des travaux de cette assemblée mondiale, M. Saïd Aïdi a pris part à la rencontre du Leem (Les entreprises françaises du médicament) qui a réuni l'ensemble des délégations des pays francophones autour du thème « Santé numérique : santé pour tous ». Dans son intervention, le ministre a fait part de l'engagement de l'Etat tunisien et du ministère de la Santé à tirer profit de toutes les avancées des nouvelles technologies de la communication et de l'information pour la promotion du bien-être de la population et la maîtrise des dépenses en santé. « Les choix et les opportunités qu'offre le domaine du numérique en santé constituent, a-t-il encore dit, un moyen à mobiliser au service des professionnels de la santé exerçant dans les zones reculées, en leur offrant un outil d'aide, d'encadrement et de formation pouvant assurer les meilleurs services possibles».