On leur impute la responsabilité des blessures en cascade, alors que les causes sont tout autres... L'air du changement soufflera bientôt sur le Parc Hassen-Belkhodja. Ce n'est un secret pour personne, les dirigeants «sang et or» sont à la recherche d'un successeur à José De Moraïs. Et pour cause : le technicien portugais a échoué dans les cinq matches importants qu'il a négociés. Il y a d'abord les matches aller et retour contre Al Merrikh. Ce qu'on a reproché en particulier à De Moraïs, c'est son obstination a aligner Sameh Derbali au milieu lors du match retour, alors qu'il est un arrière droit de métier. Un choix contesté parmi d'autres et qui a fait perdre à l'équipe toute une mi-temps. En championnat, il s'est contenté de faire des matches nuls avec l'ESS et le CSS. Et pour couronner le tout, il a perdu lamentablement contre le CA, indépendamment de la prestation de l'arbitre Harrouche. Ce qu'on reproche aussi au Portugais, c'est de bâtir toute sa stratégie en fonction du jeu de l'adversaire, alors qu'habituellement c'est l'Espérance qui fait le jeu. Il est bon de rappeler que les responsables espérantistes sont sur plusieurs pistes pour trouver un successeur à De Moraïs, dont la plus sérieuse est celle de Faouzi Benzarti. L'entraîneur étoilé a demandé à ce qu'on remette cela après la fin du championnat et le match retour contre Raja de Casablanca en Coupe de la CAF. Fermons la parenthèse de l'entraîneur pour ouvrir celle des deux préparateurs physiques Sabri Bouazizi et l'Espagnol Pedro Grilo Da Cunha. Certaines voix se sont élevées pour leur imputer les blessures en cascade de ces derniers jours. Blessés en cours de jeu L'effectif « sang et or » est amoindri de cinq joueurs blessés. Chamseddine Dhaouadi a été opéré d'une pubalgie, contractée lors du match amical de l'équipe nationale contre la Chine en mars dernier. Il était le seul joueur blessé avant le match du derby lors duquel trois joueurs ont été touchés suite à des duels : Jouini contre Agrebi, Darragi avec Nater et N'djeng face à Haddadi. Quant à Mohamed Ben Mansour, sorti en cours de match contre les Ghanéens de Hearts of Oak, il souffre d'une rupture du tendon d'achille à cause d'un mauvais appui (il a été opéré avant-hier). Le bilan médical est relativement lourd. N'djeng, touché aux ligaments croisés, sera absent des terrains pendant six mois. Ben Mansour sera indisponible pendant 5 mois. Le diagnostic est plus clément pour les autres. Jouini sera de nouveau sur pied dans quatre semaines. Dhaouadi sera indisponible pendant trois semaines. Quant à Darragi, il est au repos actif pour 15 jours. Cela dit, accuser les deux préparateurs physiques d'être à l'origine des maux des joueurs n'a pas sa raison d'être. C'est que toutes ces blessures ont été contractées en cours de jeu. La preuve en est, l'infirmerie ne comptait qu'un seul joueur avant le derby. Pour en connaître les causes réelles, nous avons interrogé Dr Yassine Ben Ahmed, médecin de l'équipe : «Le stress mental est un facteur de risque pour les blessures. Faire jouer des matches à enjeu tous les trois jours alors qu'on est en fin de saison avec toute la pression qui existe, ce sont là les vraies raisons des blessures des joueurs et pas seulement ceux de l'Espérance. Pour la bonne santé des joueurs, on devra alléger le calendrier en fin de saison et pas le contraire», a-t-il expliqué. Pour conclure, si De Moraïs a sa part de responsabilité dans les mauvais résultats de l'équipe, ce n'est pas le cas pour les deux préparateurs physiques, Bouazizi et Da Cunha. La mauvaise qualité de bon nombre de pelouses, le jeu agressif et les changements de calendrier à répétition sont autant de facteurs à risque pour d'éventuelles blessures.