Les gouverneurs doivent être des hommes d'écoute et d'action sur le terrain. Des audits pour tous les gouvernorats en vue de s'assurer des motifs qui entravent la réalisation des projets Le chef du gouvernement Habib Essid a affirmé hier qu'au vu de la situation actuelle dans le pays, «il est inadmissible de tolérer davantage de grèves», qualifiant les débrayages sociaux de «démarche erronée dont les répercussions sont très graves», a-t-il lancé lors de la conférence périodique des gouverneurs ouverte hier matin à la caserne de Laouina. «La situation est suffisamment complexe. La position du gouvernement est claire. Il est possible de discuter et de négocier les revendications sociales mais loin du désordre et des grèves anarchiques», a soutenu M. Essid. Le gouvernement avait annoncé la semaine dernière sa décision de prélever sur les salaires des agents de l'Etat les journées de grèves «légales et illégales». La multiplication des grèves en cette étape a créé «une situation de désordre qui est loin de servir les intérêts du pays», a-t-il encore estimé. Incidences budgétaires : 200 M.D. «En fonction des moyens disponibles et dans la mesure du possible, nous avons essayé de mettre en œuvre les engagements pris par les précédents gouvernements», a-t-il encore dit, citant les augmentations salariales et les 17 accords conclus en faveur de la Fonction publique avec une incidence budgétaire de 200 millions de dinars. «Depuis 2011, l'Etat s'est trouvé contraint de prendre des décisions au jour le jour. Il n'est plus possible de continuer à ce rythme. Les solutions urgentes sont nécessaires mais restent insuffisantes», a-t-il encore souligné. Un nouveau plan d'orientation sera adopté dans les plus brefs délais «dès qu'il y aura accord concernant le modèle de développement», a annoncé le chef du gouvernement. Le plan d'orientation comporte notamment des projets de développement régional ainsi que des réformes fondamentales pour l'avenir du pays dont la réforme du secteur bancaire, de la fiscalité, du code de l'investissement et des fonds sociaux, outre la réforme du système de subvention et celle de l'enseignement supérieur. La première semaine du mois de juin, le gouvernement présentera devant l'Assemblée des représentants du peuple son programme de travail pour l'étape à venir. Le chef du gouvernement, Habib Essid, a pressé avec fermeté, hier, les gouverneurs à faire du travail sur le terrain et à inscrire la propreté et la préservation de l'environnement comme «point permanent sur leur agenda». M. Essid a appelé les gouverneurs «à quitter leurs bureaux le matin et à faire du travail sur le terrain» pour trouver des solutions à des problématiques qui ne peuvent être résolues par l'administration centrale, a-t-il dit, lors de la conférence périodique des gouverneurs, ouverte hier matin à la caserne de Laouina. M. Essid a cité, à cet égard, le projet de l'autoroute Ben Guerdane/Ras-Jedir en panne suite à un mouvement de protestation des habitants de la région ou encore à la détérioration de la situation environnementale. «Les gouverneurs se doivent de prendre contact avec les citoyens pour sensibiliser et informer sur la politique de l'Etat et sur les réformes en cours. Vous êtes aussi appelés à servir de modèle pour les responsables dans les régions», a-t-il encore martelé. Diagnostic de l'action des gouvernorats Evoquant les projets en panne dans les régions, le chef du gouvernement a relevé que l'audit des projets programmés dans trois gouvernorats a révélé une enveloppe d'un milliard de dinars qui n'a pu être utilisée. «Les gouverneurs devraient s'assurer des dossiers qui leur sont soumis avant d'entamer leurs actions», a-t-il encore lancé. «Tous les gouvernorats feront l'objet d'un audit pour s'assurer des motifs qui entravent la réalisation des projets», a-t-il annoncé, citant les projets en panne dans le gouvernorat de Gafsa, en raison d'un problème relatif à l'adduction du gaz naturel. Une réflexion doit être engagée pour identifier les projets qui seront exécutés durant les cinq prochaines années dans les régions, a recommandé M. Essid. Le financement du plan de développement fera l'objet d'une conférence internationale, cette année, à Tunis. De son côté, le ministre de l'Intérieur, Najem Gharsalli, a confirmé que «des défaillances» sont constatées du côté des gouverneurs en matière de sensibilisation et d'information des citoyens sur la politique de l'Etat. Le chef du gouvernement procédera prochainement à une évaluation des gouverneurs «en fonction de leurs actions et des résultats obtenus», a-t-il annoncé.