Belhassen Oueslati : « Je ne peux ni confirmer ni infirmer la thèse d'une attaque terroriste » Sept militaires victimes qui s'ajoutent à la longue liste des soldats tués. Mais si pour les autres victimes on pouvait dire aux familles que leurs fils étaient morts en héros en combattant le terrorisme, les choses sont cette fois plus compliquées. Le ministère de la Défense aura du mal à répondre à la question brûlante des familles : « Pourquoi mon fils est-il mort ? ». « Peu avant 8h du matin hier, le caporal-chef Mehdi Jemiai se procure un couteau de l'intérieur de la caserne de Bouchoucha. Quelques minutes plus tard, il poignarde l'un de ses collègues posté dans un point de contrôle, et subtilise son arme. Ensuite il se dirige vers la cour où d'autres soldats assistaient à la cérémonie de levée du drapeau national. Sans distinction, il tire aveuglément sur ses frères d'arme. Il tue 7 soldats et blesse 10 autres (dont un dans un état grave), avant d'être abattu à son tour ». Voilà le récit effroyable du drame de Bouchoucha tel que raconté par le porte-parole de l'armée nationale, Belhassen Oueslati, qui martèle : « C'est un acte isolé effectué par une seule personne ». Récalcitrant Le porte-parole du ministère de la Défense a précisé que le militaire assaillant avait quelques problèmes familiaux. Selon lui, l'institution militaire avait déjà détecté des « troubles de comportement ». Il avait dès lors été muté à une unité « non opérationnelle et a été interdit de port d'arme ». « Ces derniers temps, il ne respectait plus les horaires et se montrait récalcitrant lorsqu'il s'agissait de se soumettre aux ordres des officiers supérieurs », affirme Belhassen Oueslati. Selon le ministère de la Défense, il s'agit vraisemblablement d'un acte isolé d'un militaire qui venait de divorcer, mais n'exclut pas non plus la piste terroriste. « Je ne peux ni confirmer ni infirmer la thèse d'une attaque terroriste, toute institution qui se respecte doit prendre en considération toutes les probabilités », précise le porte-parole du ministère. Selon des militaires que nous avons croisés, Mehdi Jemiai était un homme sans histoires, qui travaillait même au bâtiment du ministère de la Défense. « On ne lui connaissait pas des tendances extrémistes », disent-ils. Le ministère de la Défense veillait, semble-t-il, à ce que les soldats ayant des orientations salafistes (et il y en a eu) soient immédiatement isolés. Les soldats tués – Colonel Abdelmajid Jabri – Adjudant-chef Mohamed Tahar Rezgui – Adjudant Zouheïr Barhoumi – Sergent-chef Mehdi Kéfi – Sergent-chef Lakhdhar Nsaïbi – Caporal Yacine Bouabid – Soldat Bassem Hosni