Durant cet été on aura une accalmie certaine des prix des fruits et légumes. L'abondance de ces produits est on ne peut plus palpable avec les prix affichés et dont la tendance haussière est stoppée depuis le mois d'avril pour s'inscrire à la baisse. Mais attention au mois du jeûne où les réflexes frauduleux seront de retour. Il faut savoir résister pour obliger les voleurs à revoir leur copie et se conformer à une réalité qui ne trompe pas. Pour les consommateurs la saison estivale s'annonce favorable côté prix des fruits et légumes dont les prémices d'abondance sont déjà là avec des étals bien fournis notamment les marchés de quartier et hebdomadaires. Le marché central ayant perdu de son attrait, il n'est plus la référence comme cela était le cas auparavant. D'ailleurs plus des deux tiers des étalagistes ont depuis des mois mis la clef sous la porte. Parmi ceux qui sont encore sur place, beaucoup ne travaillent que deux ou trois jours par semaine. Leurs prix, il est vrai, sont inabordables pour certaines bourses. Leurs référentiels du coût sont toujours les mêmes et ne changent que très difficilement vers le bas, même s'il y a abondance. Et il n'y pas meilleur moyen pour s'en assurer que la comparaison avec les prix affichés ailleurs, notamment dans les étals des marchés de quartier — pas huppés bien sûr — et hebdomadaires. Dans ces derniers, on trouve tout et à des prix raisonnables avec cette précision que les marchands sont dans leur quasi-totalité des commerçants et non des producteurs. Depuis le mois d'avril, la tendance des prix des fruits et légumes est à la baisse partout pour la plupart des produits, mis à part la tomate qui tient le haut du pavé côté légume. Ce qu'on dépense de nos jours est moitié moins de ce qu'on déboursait en hiver. Prix raisonnable Pas plus tard que mercredi dernier j'ai été au marché hebdomadaire de Boumhel pour tenter de percer un tant soit peu les mécanismes et les lois qui régissent l'évolution des prix pour pouvoir ainsi comparer de là où j'ai toujours eu l'habitude de m'approvisionner. Et quelle ne fut ma surprise quand je me suis rendu compte qu'en dépit de toute mon expérience en matière de course en me rendant compte que je me leurrais. Et pour en avoir le cœur net, un retour au marché central s'imposait. Ce qui fut fait le lendemain jeudi 21 mai. Moralité de tout cela, il y a des coins dans cette grande ville qu'est Tunis où l'on peut faire ses courses à moindre frais et avec le bon accueil en plus. Il est vrai aussi qu'il ne faut pas négliger cette sacro-sainte loi du marché, que sont l'offre et la demande, qui intervient pour l'essentiel dans l'orientation des prix, que cela soit vers la hausse ou vers la baisse. Et ce qu'on peut facilement remarquer ces dernières semaines confirme la justesse de cette loi. Comme annoncé ci-haut, mis à part la tomate, tous les légumes sont proposés à des prix qu'on peut juger abordables et même davantage par comparaison avec la période hivernale. Les poivrons sont proposés à un dinar et même à 600 millimes — la qualité y est —, la pomme de terre entre 500 et 750 m., la qualité y est toujours. La courgette à 0,d800, le concombre entre 0,d800 et 1 dinar. La botte de radis à 0,d500, l'oignon à 0,d800, prix homologué la veille du mercredi 20 mai. Le melon qu'on dit libanais 1,d500 le kilo. C'est encore une primeur qu'on propose au marché central à 2d,300 (jeudi 21 mai), le concombre à 1d,300 et même 1,d500 ! La liste comparative est tellement longue que je me contente de ces quelques exemples pour donner matière à réflexion à ceux qui font leurs courses pour ne pas se faire avoir, surtout par ces temps où on doit être très regardant côté bourse. Cela dit et d'après les discussions entamées avec certains marchands pour tenter de percer le secret de cette baisse conséquente des prix, on m'a affirmé qu'ils s'approvisionnent au marché de gros — quittances à l'appui — et que les fruits et légumes sont en abondance dans ce même marché. Le vendeur de melon affirme l'avoir acheté à 1,d200 et a décidé de ne gagner que 0,d300 sur le kg, jouant sur la quantité à vendre qu'il escompte importante, lui apportant un gain conséquent. Cette même logique on la retrouve dans la ville de Sfax où les prix ont toujours été les plus bas par comparaison avec toutes les autres du pays. Au bonheur des consommateurs! L'hiver était favorable aux producteurs, l'été le sera pour le consommateur et pour cause : l'on devra s'attendre à davantage de baisse des prix des fruits et légumes. Les prémices annonciatrices sont là et elles seront confirmées dans les semaines à venir, même s'il faudrait s'attendre à un certain renchérissement au début du mois du jeûne, qui ne sera qu'une sorte de baroud d'honneur de la part de ceux habitués à la fraude, surtout pendant le mois sacré. Pourvu que les consommateurs sachent résister à leurs tentations pour faire barrage à leur cupidité. Il n'est pas exclu en outre que le poivron, dont le prix est abordable de nos jours, s'inscrive à la hausse et ce, en attendant la grande saison de ce légume qui vient en plein été. Mais le poivron n'a jamais été un élément de base pour s'en faire un souci, comme c'est le cas pour la pomme de terre ou la tomate, produits dont on peut se passer. Pour ce qui est des fruits, en attendant l'avènement des pastèques d'été, leur prix actuel est ce qu'il y a de plus raisonnable, tout comme d'ailleurs les abricots dont le coût bas étonne, n'étant pas encore en pleine saison de production qui le sera dans tout au plus dix jours. Abondance, et demande moins soutenue que par le passé en raison d'un pouvoir d'achat fortement érodé sont pour l'essentiel dans ce recul des prix observé auquel on aspirait depuis quatre années, sans oublier bien sûr l'effort des agriculteurs qui font de leur mieux pour que les marchés ne manquent de rien.