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Quand Hollande entonne un chant d'amour pour Israël et ses dirigeants
Publié dans Leaders le 30 - 11 - 2013

Un an après l'admission de la Palestine à l'ONU, le 29 novembre 2012, et 20 ans après les accords d'Oslo, la perspective de la construction d'un Etat palestinien indépendant semble encore bien lointaine. Parce qu'Israël n'a pas de parole et n'assume pas ses obligations internationales. Parce qu'Israël a le soutien des Européens et des Américains. Quels que soient les crimes qu'il commet. Comme le prouve la récente visite en Israël de M. François Hollande.
Le Président français - pourtant « bousculé par l'exaspération sociale et politique » (Le Monde 13 novembre 2013, en première page) - avait mieux à faire chez lui que d'aller encenser les dirigeants d'un pays particulièrement isolé. De la part d'un dirigeant socialiste, cette visite est un beau cadeau à un gouvernement qui professe le racisme, cultive l'apartheid et menace la paix. . Un gouvernement qui n'est guère apprécié at home, du reste. Sous le titre « Un leader inefficace », Amir Oren écrit (Haaretz du 24 novembre) traitant de la cuisante défaite d'Israël sur le dossier iranien à Genève: « Le Premier Ministre voulait « sauver Israël ». Il a réussi finalement à s'aliéner la communauté internationale et sa propre base… Netanyahou est un acteur, non un homme d'Etat » En effet, alors qu'il était vice-Premier Ministre en 1991, Netanyahou s'est présenté à la télévision avec un masque à gaz pour protester contre le chef du gouvernement auquel les Américains avaient formellement interdit d'attaquer l'Irak.
La visite de M. Hollande était bourrée de symboles : l'emploi du temps du Président a toujours privilégié la partie occupante et les Palestiniens occupés n'ont eu droit qu'à la deuxième classe et ont été traités en subalternes. Seule une chétive demi-journée de visite leur a été réservée par le locataire de l'Elysée.
Israël s'est mis en quatre pour recevoir M. Hollande… qui a si vaillamment défendu ses intérêts à Genève lors des discussions sur le nucléaire iranien. C'est ainsi que M. Hollande et sa compagne ont été invités par Netanyahou, le 17 novembre, à une soirée réservée à un petit cercle d'intimes. Une vidéo – sur Internet - a immortalisé cet évènement qu'agrémentait une musique un peu kitsch. Lorsque les accords et les flonflons cessèrent, M. Hollande prit la parole : « Si on m'avait dit que je viendrais en Israël et qu'en plus de faire de la diplomatie, de la politique, j'aurais été obligé de chanter, je l'aurais fait, pour l'amitié entre Benjamin et moi-même, pour Israël et pour la France, même en chantant aussi mal que je chante, car je chante mal, j'aurais toujours trouvé un chant d'amour pour Israël et pour ses dirigeants. On a passé une très belle soirée, inoubliable ! Et maintenant, on ne pourra voir que la vie en rose. »
La vie en rose ! Qu'en termes galants ces choses-là sont dites !
La vie en rose !
M. Le Président, cette vie n'est absolument pas celle que vivent les Palestiniens en Cisjordanie derrière le Mur de la honte et les check points ni celle des Gazaouis que votre « Benjamin » prive d'électricité et qui sont aujourd'hui encerclés par les eaux usées car les pompes ne fonctionnent plus. Le New York Times (20 novembre 2013) parle d' « un désastre sanitaire » et affirme que d'énormes volumes d'eaux usées brutes sont rejetés à la mer, sans le moindre traitement, après avoir pollué l'eau potable. Le quotidien américain évoque les difficultés extrêmes auxquelles font face les centres de dialyse, les malades atteints d'apnée du sommeil, les étudiants privés d'Internet à Gaza du fait de l'absence quasi-totale du courant. Un million et demi de Gazaouis meurent à petit feu à Gaza du fait de l'inhumain blocus imposé par le gouvernement israélien. La communauté internationale regarde et se tait. Tout comme M. Hollande et son gouvernement.
La vie en rose, M. le Président ?
Allez le demander à ces Palestiniens qui servent de cobayes pour l'entraînement de l'armée israélienne (Cf Emilie Baujard, RFI, le 27 novembre 2012). Des villages entiers et des civils palestiniens servent de terrain d'entraînement à la soldatesque sioniste et les Palestiniens ne savent généralement pas qu'il s'agit d'exercices militaires. Nadav, ancien tireur d'élite de l'armée israélienne explique : « On n'arrive pas en frappant à la porte et en disant : bonjour, est-ce qu'on peut utiliser votre maison ? Non, on fait sauter la porte au milieu de la nuit et on réveille tous les membres de la famille. Moi, je suis entré et j'ai attrapé la personne qui dormait. Elle a ouvert les yeux, c'était un enfant de 11 à 12 ans. Il m'a regardé et il avait tellement peur ! Et je me suis dit : oh mon Dieu ! Je viens de traumatiser un enfant pour le reste de sa vie, juste pour que je sois plus préparé à être un soldat.. ». « L'année dernière, ajoute Emilie Baujard, un Palestinien est mort… tué en pleine nuit par des soldats en civil en exercice. La victime s'était défendue, les prenant pour des voleurs. » Mais pour le procureur général des armées israélien, tout cela est légal car « il s'agit de maintenir l'ordre et la sécurité » et, surtout… intimider la population palestinienne !
La vie en rose n'est décidément pas le lot du commun des Palestiniens ni celle des milliers de détenus qui croupissent dans les geôles israéliennes. Ce qui n'a guère empêché l'entourage de M. Hollande « d'expliquer aux journalistes que les Palestiniens devraient faire des efforts pour la paix car une partie des colonies ne sera jamais démantelée. » (L'Humanité du 28 novembre 2013, p. 20).
M. Hollande est allé redorer le blason d'un gouvernement dont la majorité des membres veut qu'Israël devienne « un pays d'apartheid en annexant la Cisjordanie» affirme Carlo Strenger (Haaretz 21 novembre 2013) et dont le chef a bâti sa réputation « en semant la peur et la haine ». Après l'accord de Genève, « tel un forcené, le gouvernement israélien s'agrippe néanmoins à ce cadre destructeur [celui de Bush et de l'axe du Mal]. Avec pour complices l'Arabie Saoudite et les émirats sunnites du Golfe, désireux que l'Iran chiite demeure diplomatiquement isolé et banni du marché pétrolier » écrit Serge Halimi qui affirme que « le cas de M. Netanyahou est désespéré » (Editorial, Le Monde Diplomatique, décembre 2013).
Lors de sa visite, M. Hollande, probablement enivré par l'accueil et submergé d'amour pour ses hôtes, a peut-être perdu de vue qu'Israël est un porte-avion colonial américain amarré en Méditerranée. Sans leur bénédiction, il est « Popeye sans épinard et Superman sans cape. » (Le Monde du 26 novembre 2013)
A l'occasion de la Journée Internationale de Solidarité avec la Palestine, le locataire socialiste de l'Elysée, devrait avoir le courage de demander que l'on respecte les décisions de Conseil de Sécurité s'il veut laisser une trace dans l'Histoire et s'il veut, comme un autre grand socialiste, œuvrer pour la paix car un monde aussi injuste est forcément très dangereux. Jaurès ne professait-il pas que « le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire ; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. » ? (Discours à la jeunesse au lycée d'Albi, 1903).

Mohamed Larbi Bouguerra
Tags : François Hollande Isreal Palestine Bouguerra


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