Tout le monde l'appelait "Baba H'mid". Il vient de disparaître à l'âge de 77 ans, miné par la maladie. Hamid Dhib était plus qu'un entraîneur de football, un éducateur, un bon père de famille et un grand meneur d'hommes pour des centaines de jeunes du faubourg de Mellassine qui ont eu la chance de le connaître et de suivre ses entraînements. Pendant quarante ans, le défunt a lié son nom au COT, le portant à bout de bras, faisant de cette équipe de quartier un des plus grands clubs de Tunisie. Car le COT des années 70 et 80 avait fière allure avec ses Kamel Karia, Abdelmajid Jélassi, Chaatani, Ben Mansour, Gabsi et, surtout, celui qu'on surnommait le "Pele arabe", Mohieddine Habita, le joueur le plus doué d'une génération. Souvenons-nous de Témime, Agrébi, Tarak et Ben Mrad. Si ce club n'a pas remporté de titres, il a occupé souvent les places d'honneur et réussi pendant plus d'une décennie à jouer les trouble-fêtes dans un championnat relevé malgré un budget ridicule comparé à celui des grands clubs de la capitale. H. Dhib a été l'initiateur de cette épopée dont les supporters du club, tombé dans l'anonymat depuis, se souviennent avec nostalgie. Pourtant, rien ne prédestinait ce kinésithérapeute de formation à cette carrière d'entraîneur. Sa réussite, il la doit à son amour du football et à sa volonté de réussir dans ce métier multipliant les stages de formation et de recyclage, se documentant sans cesse au point de devenir l'un des plus grands entraîneurs tunisiens depuid l'indépendance.