Des travées clairsemées, la présidente de séance implorant les présents de ne pas quitter l'hémicycle et des élus prompts à s'entredéchirer pour la moindre virgule: c'est le triste spectacle que l'ANC nous a offert ces derniers jours à l'occasion de l'examen du projet de loi contre le terrorisme et le blanchiment d'argent. De toute évidence, ils ont préféré refiler la patate chaude à la future Assemblée des représentants du peuple, puisqu'ils n'auront pas le temps d'examiner le projet de loi dans sa totalité (il compte 136 articles dont une seulement a été adoptée) d'ici le 26 septembre date de clôture des travaux). Comment interpréter ces manoeuvres dilatoires et cet absentéisme y compris chez les élus d'Ennadha ? L'aigreur, pour ceux qui ne figurent pas sur les listes électorales de leurs partis, le refus de voter un texte qui va à l'encontre de leurs convictions, pour les ultras du CPR et d'Ennahdha ou tout simplement un déficit de patriotisme. Les élus avaient là une occasion en or de redorer leur blason aux yeux des Tunisiens et de clore en apothéose leurs travaux. Ils ont préféré la sortie par la petite porte.
