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Pourquoi le Tunisien se désintéresse t-il de l'histoire de son pays?
Publié dans Leaders le 19 - 03 - 2010

Il y a une soixantaine d'années, au lendemain de la libération de la France, un de ses collaborateurs avait demandé au Général de Gaulle, alors Chef du gouvernement provisoire français: pourquoi n'avez-vous pas décrété le 18 juin (date de l'appel à la résistance aux troupes nazies), jour férié. Réponse du Général: "ne comptez pas sur moi pour pratiquer la politique du bistrot".
Il est vrai que, partout dans le monde, certaines valeurs comme le patriotisme sont taxées de ringardise et ont tendance à se perdre. Les commémorations de certains évènements majeurs dans l'histoire d'un pays devenant de simples occasions pour des activités de loisir au fur et à mesure de l'éloignement dans le temps et de la disparition des générations qui les ont vécus. Pourtant, la remémoration de ces temps forts où tout un peuple a communié dans la même ferveur joue un rôle essentiel dans le renforcement dans la cohésion nationale surtout au moment où celle-ci risque d'être mise à mal par la mondialisation ou, dans certains pays où coexistent des ethnies ou des communautés religieuses différentes, par des tentatives sécessionnistes.
Une méconnaissance totale de l'histoire du mouvement national
Heureusement, notre pays n'est pas exposé à ce genre de problèmes, mais ceci ne nous dispense pas de célébrer comme il se doit nos fêtes nationales; et en ce 54ème anniversaire de l'indépendance, nos pensées vont d'abord aux hommes et aux femmes qui ont lutté pour que notre pays recouvre sa souveraineté. Mais, au fait, que sait-on sur ces combattants de la liberté dont un grand nombre a payé de sa vie son engagement pour la cause nationale. Combien de jeunes et de moins jeunes ont entendu parler de Tahar Ben Ammar, l'homme qui a signé le protocole d'indépendance, le 20 Mars 1956; Hédi Nouira, ancien premier ministre et artisan du redressement économique des années 70; Bahi Ladgham, deuxième personnage du régime pendant les quinze premières années de l'indépendance; Mongi Slim, grand militant, brillant diplomate et premier président africain de l'Assemblée générale de l'ONU; Hédi Chaker, grand résistant, lâchement assassiné par des agents stipendiés, Sassi Lassoued, Mosbah Jarbou, Lazhar Chraiti, figures emblématiques de la Résistance armée(le Mouvement Fellaga) et la liste est loin d'être exhaustive.
Au total, ce sont deux générations de Tunisiens, en y incluant les baby boomers de l'immédiat après-guerre, soit la majorité écrasante de la population qui ignorent tout ou presque des hommes qui ont fait l'histoire de ce pays au cours de la première moitié du XXème siècle. Les plus connus étant ceux à qui on avait donné leur nom à des rues, des places ou des cités. Mais au yeux des Tunisiens, ils sont restés de simples noms de rue dont on ne s'est jamais soucié de connaître les hauts faits qui leur ont permis d'avoir droit à cet honneur. En fin de compte, leurs connaissances dans ce domaine se limitent, tout au plus, à quelques noms et à quelques dates. Pourtant, la plupart des Tunisiens nés au lendemain de la guerre sont passés par les lycées où l'histoire du mouvement national et celle de la Tunisie en général figurent en bonne place dans les programmes, ou par l'université. Leur argument-massue pour expliquer cet état de choses: on n'a pas vécu cette période. Comme s'il fallait avoir vécu à la fin du XVIIIème siècle pour entendre parler de la révolution française ou de Napoléon.
Il est vrai que des pans entiers de notre histoire contemporaine ont été occultés au début de l'indépendance parce qu'ils ne correspondaient pas à la version officielle. Mais depuis une vingtaine d'années, les langues se sont déliées, de figures illustres du mouvement national se sont manifestées après avoir été condamnées, pendant longtemps, au silence. Des mémoires ont été publiées qui ont permis de donner un autre son de cloche, en rétablissant certains faits qui ont été dénaturés ou en les contextualisant, ce qui permet de mieux comprendre leurs tenants et aboutissants. Je pense notamment aux ouvrages de Slimane Ben Slimane, militant progressiste, Mahmoud Matéri, premier président du Néo destour, Ezzeddine Azzouz, résistant de la pemière heure, Hamadi Ben Salem, ancien gendre et ministre du Bey et même Mohamed Salah Mzali, ancien président du Conseil.
D'autres, nous dit-on, sont sous presse. Ils permettront, nous l'espérons, de lever le voile sur certains évènements. A cela, il faut ajouter le travail entrepris par l'Institut de l'Histoire du Mouvement National et l'Institut du Professeur Abdeljélil Témimi. Ainsi donc, l'une après l'autre, les pièces du puzzle se mettent en place pour offrir aux Tunisiens un panorama complet de leur histoire. Il reste à espérer que les Tunisiens s'intéressent un peu plus à leur passé sans chercher à exciper de la cherté du prix du livre, qui n'est, en fin de compte, qu'un faux alibi. On a parlé de dépolitisation. Le phénomène est plus profond: il nous renvoie à ce problème lancinant: la désaffection pour la lecture.


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