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Palestine-Israël à la conférence de Paris : une lueur d'espoir mais pas d'optimisme excessif
Publié dans Leaders le 15 - 01 - 2017

: Correspondance spéciale de Paris pour Leaders - A l'heure où les Tunisiens sont en train de fêter leur libération des chaînes de la dictature, se tient à Paris une conférence de la paix pour tenter d'affranchir de l'occupation sioniste la Cisjordanie, Jérusalem et Gaza.
Capitalisant sur le fait qu'à l'ONU - où siègent 193 nations dont les 4/5ème veulent forcer les Israéliens à arrêter la colonisation illégale- 72 Etats plus le nouveau Secrétaire Général des Nations Unies M. Antonio Gutteres, Mme Frederica Mogherini, cheffe de la diplomatie de l'UE- mais sans les Palestiniens ni les Israéliens-, sont réunis à Paris ce dimanche 15 janvier 2017. Tous veulent faire avancer la solution à deux Etats « qui est en grand danger » affirment en chœur M. John Kerry, le Secrétaire d'Etat américain et M. Jean-Marc Ayrault, ministre français des Affaires Etrangères. Cette réunion – qui fait suite à celle du 3 juin 2016- s'appuie aussi sur les décisions des Nations Unies – récemment réaffirmées par l'adoption unanime, au Conseil de Sécurité, de la résolution 2334. Celle –ci est la 226ème du Conseil à réaffirmer les droits des deux entités à disposer d'un Etat et à condamner la colonisation. Elle demande à Israël d'arrêter « immédiatement et complètement » la colonisation parce qu'elle est « une violation flagrante de la légalité internationale et un obstacle majeur à la mise en œuvre de la solution à deux Etats et à l'instauration d'une paix totale, juste et durable». Ces résolutions onusiennes auront peu d'effets en absence de pressions internationales et d'un mouvement populaire international de grande ampleur. Aujourd'hui, 600 000 colons sont illégalement implantés dans les territoires occupés et y ont semé la violence et le sionisme religieux (Piotr Smolar, Le Monde, 20-21 mars 2016, p. 10-11). Ce qui n'a pas empêché Israël d'annoncer vouloir construire 55 500 nouveaux logements à Jérusalem-est et en Cisjordanie !
Centralité de la question palestinienne
La conférence de Paris est un signal fort clair qui prouve qu'en dépit des guerres et des drames qui secouent le Moyen-Orient, la question israélo-palestinienne demeure une préoccupation centrale pour la majorité des Etats de la planète. « C'est la non-reconnaisance de la Palestine qui est l'une des causes des ressentiments du monde arabe » écrit le député européen Patrick Le Hyaric qui réclame « maintenant des actes clairs »(L'Humanité, 13 janvier 2017, p. 21). Le Président François Hollande, présentant ses vœux au corps diplomatique soulignait que « l'objectif de la conférence, c'est de réaffirmer le soutien de la communauté internationale à la solution à deux Etats, et faire en sorte que cette solution demeure la référence.» Dans un projet de texte, la conférence se propose de demander aux Palestiniens et aux Israéliens « de réitérer leur engagement pour la solution à deux Etats» ajoutant qu'«une solution négociée à deux Etats, Israël et Palestine, vivant côte à côte en paix et en sécurité, est la seule voie pour arriver à une paix durable. » Elle affirmera aussi que la communauté internationale «ne reconnaîtra pas les changements affectant les frontières d'avant 1967 sans l'accord des deux parties».
Citant des diplomates français, The New York Times (13 janvier 2017) rapporte que la tenue de cette conférence, quelques jours avant l'arrivée du Président Donald Trump à la Maison Blanche, n'a rien à voir avec le hasard. Son but est de mettre le nouveau président américain face à cet important effort collectif international en faveur de la paix. « C'est une conférence de témoignage » insiste M. Pierre Vimont, ancien ambassadeur de France à Washington.
Nul résultat concret n'est peut-être à en attendre mais on y rappellera les fondamentaux de toute solution négociée du conflit israélo-palestinien car, affirme un diplomate français : « le statu quo actuel sur le terrain est un leurre et il y a urgence à agir avant une possible nouvelle explosion de violence.» Comme si, dans les cercles diplomatiques, on s'attend à un nouvel et sauvage assaut de Netanyahou contre Gaza. Pour ne rien dire des assassinats quotidiens de jeunes Palestiniens partout en Israël-Palestine et de la démolition des maisons palestiniennes. Les paramètres de la paix ou les questions comme les frontières, l'eau, le statut de Jérusalem, le retour des réfugiés relèveront des négociations entre deux protagonistes.
Arrogance et autisme de Netanyahou et consorts:
Au sujet de la conférence de Paris, le Premier ministre israélien a déjà donné un avis tranché : « C'est une conférence truquée par les Palestiniens sous les auspices de la France visant à adopter de nouvelles positions anti-israéliennes. Ses accords ne nous obligeront à rien. Cette conférence est une relique antique. C'est le râle ultime du passé.» (Lire Ishaan Tharoor, The Washington Post, 13 janvier 2017). Quant au ministre des Affaires Etrangères sioniste-qui ne fait jamais dans la dentelle- il qualifie cette conférence de « nouvelle affaire Dreyfus.» Cette nouvelle outrance d'Avigdor Lieberman gêne même le CRIF-pourtant ardent défenseur d'Israël. Ces déclarations incendiaires inquiètent nombre d'Etats participants. Ainsi, Jean Asselborn, ministre des Affaires Etrangères du Luxembourg, ne cache pas ses craintes : « Aujourd'hui, il y a une réelle volonté politique de dire qu'il est de l'intérêt d'Israël (et pas seulement des Palestiniens qui ont le droit à un Etat indépendant), d'arriver à une solution concrète…Mais quand on écoute un membre du gouvernement Netanyahou, Naftali Bennet, dire qu'il n'y aura pas d'Etat palestinien, quand on voit que l'élection de Trump signifie la fin d'un Etat palestinien et qu'un élu républicain parle d'un « soi-disant Etat palestinien », qu'il y a une menace américaine de bloquer tous les fonds pour les Nations Unies si la résolution 2334 est maintenue…il y a de quoi être inquiet. »
Calculs politiques et contradictions a la pelle
Les Anglais et les Russes ne seront pas à Paris.
John Kerry y sera même si Paris marque l'échec de la faillite de la diplomatie d'Obama qui avait prononcé un certain discours au Caire le 4 juin 2009. Kerry se sent obligé d'être présent, écrit The New York Times (13 janvier 2017), parce qu'il y a intérêt à ce que la conférence soit constructive et équilibrée. Et aussi parce que les partenaires des Etats Unis mettent en doute maintenant le leadership américain puisque les efforts d'Obama de 2009-2010 ainsi que ceux de 2013-2014 ont failli. La démarche de Kerry est d'essence politique s'il appose sa signature sur un document qui renfermera un avertissement précis à Trump s'agissant du déplacement de l'ambassade américaine à Jérusalem, par exemple. A noter ici que M. James Mattis, le futur titulaire de la Défense américain, affirme que « la capitale d'Israël est Tel Aviv ». Rien n'est encore joué, en dépit du fait que des colons israéliens soient invités à Washington à l'inauguration de la présidence Trump ou du fait que bien des Américains se détournent d'Israël et imposeront un changement stratégique imparable?(Lire Brent Sasley « De plus en plus, le soutien à Israël ne sert plus les intérêts américains, Haaretz, 7 janvier 2017)
En dépit de son récent discours en faveur de la solution à deux Etats, M. Kerry et le gouvernement américain ont consenti à Israël un gargantuesque crédit de 38 milliards de dollars pour son armement pour les dix années à venir. Ce qui permettra longtemps encore à Israël de bombarder les enfants, les hôpitaux et les écoles de Gaza et à utiliser des arme létales contre les manifestants palestiniens !
De son côté, M. Hollande se dit aussi soucieux de « la sécurité d'Israël » dans le même temps où il affirme son soutien à la solution à deux Etats. A l'heure où le Vatican- qui représente plus d'un milliard de chrétiens-reconnaît l'Etat de Palestine et lui permet d'ouvrir une ambassade, on se demande ce qu'attend la France pour franchir le pas. Une reconnaissance de la Palestine par la France aurait une forte charge politique et morale digne de l'esprit des Lumières et des révolutionnaires de 1789. Pour l'heure, la circulaire liberticide Alliot Marie demeure une épée de Damoclès sur la tête de tous ceux qui appellent au boycott BDS d'Israël . L'ironie de cette situation est que M. Urvoas, l'actuel ministre de la Justice, a écrit il y a un peu plus d'un an, à Mme Taubira, alors en charge de la Justice, pour lui demander le retrait de ce texte infâme qui contredit aux articles 19 et 20 de la Déclaration Universelle des Droits de l'homme et au droit européen rappelé, pas plus tard que le 29 août dernier, par Mme Mogherini de la Commission Européenne. Cette dernière, du reste pourrait, recourir à des sanctions contre Israël en vertu de l'accord d'association UE-Israël qui oblige au respect des droits des Palestiniens. Actuellement, l'UE exige seulement l'étiquetage des produits provenant des colonies israéliennes illégales.
Les amis de l'Etat sioniste, face à l'arrogance de la clique d'extrémistes au pouvoir en Israël, affirment que l'occupation va, de plus en plus, faire ressembler ce pays à l'Afrique du Sud de l'apartheid et notent que « l'isolement politique actuel d'Israël n'est rien comparativement à son statut sur la scène internationale pour les quatre prochaines années ». (The Washington Post, 13 janvier 2017). Ilan Baruch, un ex-ambassadeur israélien en Afrique du Sud, affirme que « la clé de la survie des Juifs passe par une partition du pays et la création des deux Etats. Or Israël emprunte le chemin exactement inverse. »(Le Monde, 14 janvier 2017, p. 21).
C'est pourquoi, même si les décisions émanant de la conférence de Paris auront une grande portée symbolique - ne fusse que par le grand nombre d'Etats participants des cinq continents-, leur portée pratique n'est pas négligeable sur le court et moyen terme. Elle est en mesure de relancer le processus de paix et de créer surtout un groupe de pression international pour amener Israël à la raison.


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