Quelques heures à peine après son intervention mercredi au congrès constitutif du parti Tahia Tounès, le chef de gouvernement, Youssef Chahed a reçu le président d'Ennahdha. Selon le communiqué diffusé par ce parti, «les deux hommes ont évoqué les efforts déployés par le Gouvernement pour stabiliser le climat social et les préparatifs relatifs aux prochaines échéances nationales en plus des développements régionaux». On rappelle que dans son discours, Youssef Chahed s'était plaint de l'absence d'une véritable ceinture politique pour son gouvernement tout en condamnant «la duplicité de ceux qui prétendent de nous soutenir alors qu'en sous main ils multiplent les pressions et les chantages»: « Je me suis retrouvé seul sans aucun appui parce qu'ils voulaient un gouvernement faible», a-t-il déclaré dans une allusion à peine voilée à ses «alliés. En tout cas c'est ainsi que ses propos ont interprétés et par ses partisans et par les dirigeants d'Ennahdha ainsi que les centaines de sites de sites proches du parti islamiste qui n'ont pas manqué d'abreuver Chahed d'injures. Voir Chahed complètement transfiguré, sûr de lui ne pouvait que susciter des inquiétudes. Même si le communiqué n'en dit pas un mot, c'est bien de cela dont il été question. Faut-il pour autant prévoir une rupture ? Certainement pas parce qu'elle n'arrange personne à quelques mois des élections. Mais Selim Azzabi a été catégorique. Aux élections, Ennahdha sera un rival et non plus un allié. Lire aussi Youssef Chahed : Je ne suis plus seul, fort désormais du soutien de Tahya Tounes (Album Photos) Pourquoi Bourguiba et Caïd Essebsi ont été ovationnés par les congressistes de Tahya Tounès (Album photos) Selim Azzabi : Nous avons construit un parti, il nous reste à reconstruire la patrie (Album photos) Comment Tahya Tounes a rattrapé avec succès la clôture de son congrès : 84.000 adhérents et un conseil national très élargi (Album Photos)