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Le rôle des instances internationales dans un contexte de «polycrises» en question: Faisons en sorte que le remède ne soit pas pire que le mal
Publié dans Leaders le 14 - 04 - 2023

Par Karim Saïd - «La disparité entre une poignée de pays développés et le reste du monde est tout simplement trop forte», a affirmé récemment la dirigeante Mia Mottley, première ministre de la Barbade, dont le nom circule pour succéder à Antonio Guterres au secrétariat général des Nations unies en 2026. Nous sommes rentrés ainsi dans un monde nouveau caractérisé par des «polycrises» frappant simultanément la planète: géopolitique, économique, climatique, numérique, sanitaire ou encore migratoire. Ce nouveau monde semble difficilement compatible avec les logiciels des institutions internationales tels que le FMI qui continuent à prescrire les mêmes remèdes d'austérité budgétaire, de réduction du périmètre de la sphère publique adossée à une lutte acharnée contre l'inflation via l'augmentation des taux directeurs des banques centrales.
Pire encore, le FMI s'est révélé particulièrement inefficace pour aider les pays à juguler les conséquences de la crise sanitaire. Les emprunts massifs accordés ont certes contribué à sauver les pays les plus riches tout en poussant les plus pauvres au bord de la faillite avec un risque de défaut de paiement de plus 60 % des pays à bas revenus qui représentent quand même plus de 700 millions d'habitants. En effet, les fameux fonds spéciaux débloqués en urgence au profit des pays touchés par les conséquences de la crise du Covid ont répondu à une logique de saupoudrage à court terme sans véritablement aider à régler le problème de fond des pays les plus vulnérables à savoir celui de la restructuration de leurs dettes. Force est de constater que la structure d'endettement de ces pays a beaucoup évolué ces dernières années avec un recours plus important au marché associé à la montée en puissance de la Chine qui détient à elle seule plus de 10 % de la dette d'au moins soixante-cinq pays dans le monde. Ces changements ont eu pour conséquence de rendre les négociations sur les restructurations des dettes moins faciles du fait que le Club de Paris ne réunit plus tous les créanciers des pays concernés.
Cette situation est d'autant plus critique que ces pays font face à l'instar de tous les pays du monde à une hausse des prix qui s'installe durablement. On ne compte pas les pays à l'instar du Sri Lanka, de l'Ouganda, du Panama, de l'Equateur ou encore de l'Irlande ou la hausse des prix entrainent une spirale de colère sociale et d'instabilité politique. Au Nigéria par exemple, un pays ou l'inflation dépasse les 19%, les boulangers sont contraints de mélanger la farine de blé avec une farine à base de patate douce produite localement pour limiter la hausse de leurs tarifs et garder leurs clients.
En proie à une pénurie de dollars, le Pakistan a, de son côté, «drastiquement» réduit les importations dans l'attente d'un plan de sauvetage du FMI qui tarde à venir. Les réserves de change permettent tout juste d'assurer quelques semaines d'importations. Le pays entier est ainsi suspendu à la décision du FMI de déblocage d'une nouvelle tranche d'aide financière du FMI de 1,1 milliard de dollars. Les conditions drastiques exigées par le FMI «vont probablement s'avérer socialement et politiquement difficiles», juge dans ce contexte l'agence de notation financière Fitch.
Plus prêt de nous, le prêt de 3 milliards de dollars obtenu par l'Egypte par le FMI est conditionné à la mise en place d'un repositionnement stratégique de l'Etat appelé à sortir de 79 secteurs et à se recentrer uniquement sur 12 secteurs. Le déploiement de ce virage stratégique prévoit la cession d'ici un an, de parts dans 32 entreprises publiques issus notamment du secteur bancaire, des assurances ou encore du tourisme. Ces réformes interviennent dans un contexte économique très difficile avec une inflation galopante, une dévaluation de la livre égyptienne et avec plus de 55% de la population se trouvant sous le seuil de pauvreté du fait de la levée progressive des subventions sur l'énergie ainsi que sur les produits de première nécessité. Nul ne prévoir les conséquences de ces mesures qui ne tiennent pas vraiment compte du problème de la protection sociale face à l'effondrement du pouvoir d'achat et de la paupérisation de la population. La baisse des ressources en devises se répercute immanquablement sur le volume des importations mettant en danger des pans entiers de l'économie ainsi que les chaines de valeur des entreprises qui sont menacées d'être mises à l'arrêt.
Espérons que ces questions soient débattues à Washington lors des réunions de Printemps du FMI et de la banque mondiale en même temps que la question de la révision de la gouvernance de ces institutions. Cela ouvrirait la voie à un rééquilibrage du rapport de force entre pays occidentaux et pays émergents permettant par là même de coller davantage à la réalité économique mondiale d'aujourd'hui.
Karim Saïd
Professeur Universitaire en France et expert international


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