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Tunisie: De l'interventionnisme en économie
Publié dans Leaders le 17 - 12 - 2023

Par Habib Touhami - La crise économique qui perdure en Tunisie ravive le débat politico-économique longtemps différé sur le rôle de l'Etat dans la sphère économique aux différents âges du développement. La raison aurait dicté de l'ouvrir bien avant, mais puisque la situation l'impose, plantons quelques jalons qui serviront de préalable. Une entreprise publique n'est pas forcément défaillante parce qu'elle est publique et une entreprise privée n'est pas prédestinée à être florissante uniquement parce qu'elle est privée. Tous les gouvernements interviennent dans la sphère économique, ceux des pays libéraux compris. Le gouvernement des USA n'est propriétaire d'aucune entreprise économique (encore que la Nasa entre dans cette catégorie), mais il intervient constamment dans l'économie américaine par l'intermédiaire de la fiscalité, des dépenses publiques, de la monnaie ou par d'autres moyens. Les Etats n'ont plus besoin d'être propriétaires d'entreprises pour commander à l'économie de leur pays.
Les USA, chantre du libéralisme, pratiquent bien un « interventionnisme libéral », mais ils refusent aux autres d'agir de même. C'est le résultat de l'état des rapports de force idéologiques, politiques et économiques à l'échelle du monde. Pour autant, l'Etat tunisien doit-il obéir aux injonctions des institutions financières internationales, bras armé des USA, bazarder le secteur public et réduire ses compétences à ses fonctions régaliennes ? Doit-il abandonner le modèle social mis en place à l'Indépendance alors que ce modèle reste, malgré ses lacunes, le socle de l'unité nationale? Dans un pays qui manque cruellement d'entrepreneurs au sens économique, ce serait un non-sens d'exclure l'Etat du champ économique. En outre, derrière ces deux questions, se profile la question plus centrale encore de savoir si le volontarisme est en mesure de vaincre tous les blocages, dont ceux sécrétés par l'Etat et la société eux-mêmes. A ces questions, les courants dominants de la pensée économique du 20e siècle, le marxisme et le néolibéralisme, ont répondu par des schémas qui ne s'appliquent pas au cas spécifique des pays en développement. Il est vrai que tous deux ont eu comme «matière» d'observation de base la société industrielle et non la société sous-développée.
A leur indépendance, les pays en développement se sont trouvés contraints d'accélérer le temps. Il n'était pas question d'attendre jusqu'à ce que la production et les modes de production interfèrent sur les institutions et l'ordre social. Il fallait inverser le sens du déterminisme, si jamais déterminisme il y a. Le fardeau était lourd puisqu'il fallait former, soigner, donner du travail, tout en construisant le tissu industriel et les infrastructures de base nécessaires au développement. Mener une politique volontariste n'était pas un choix pour le monde en développement, mais une obligation, sinon l'indépendance politique n'aurait plus de sens. La Tunisie y a globalement réussi. Tous les domaines de la vie ont été touchés, le législatif en tête. Avec le recul, on constate que le Code du statut personnel a plus façonné la société tunisienne d'aujourd'hui que le code des investissements.
On l'aura noté, ce texte, trop court eu égard au sujet traité, pose plus de questions qu'il ne fournit de réponses. C'est prémédité. L'objectif est de donner matière à réflexion sur des questions essentielles restées sans réponse à ce jour. Faut-il que l'Etat gère ou oriente en économie ? Faut-il laisser faire le marché ou réguler ? Tout conduit à dire que la Tunisie a encore besoin de l'intervention de l'Etat dans la sphère économique à condition d'actualiser l'interventionnisme et de rompre avec la croyance partagée selon laquelle la volonté d'un seul peut l'emporter sur toutes les autres et qu'un simple décret publié au JO puisse vaincre tous les obstacles et secouer toutes les léthargies. Au stade actuel de son développement, la Tunisie doit pouvoir évoluer par le débat et le compromis. Aucune dynamique d'aucune sorte ne peut perdurer si elle vient uniquement du sommet de l'Etat.


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