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LTDH : Des origines à la définition du nouveau rôle après la révolution
Publié dans Leaders le 08 - 09 - 2011

Le 14 janvier 2011, la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'Homme (LTDH) a récupéré d'un coup ses droits. Elle peut désormais s'exprimer et agir dans un climat balayé des menaces et des interdits d'antan, et marqué par la liberté d'expression, la multiplicité des partis qui se proclament tous défenseurs des droits de l'Homme. Elle doit tenir son congrès dans les prochains jours. Il lui faudra définir son nouveau rôle, en lui préservant ses acquis et son indépendance.
En 1977, l'apparition de la LTDH, organisation non gouvernementale, constituait une nouveauté. Née dans le contexte du parti unique, elle était un défi aux responsables politiques, en majorité hostiles à la constitution d'une organisation non gouvernementale, indépendante. C'était pourtant la première organisation des droits humains dans le monde arabe et en Afrique.
Ses débuts allaient connaître de sérieuses difficultés majorées par l'incompréhension du rôle de la LTDH par l'opinion publique et surtout par la crainte des autorités officielles de la voir prendre une place importante dans la société civile.
Nombre de citoyens la confondant avec une association de juristes lui adressaient leurs affaires litigieuses relevant d'un cabinet d'avocat ou du tribunal. Considérée comme un parti d'opposition ou un parti d'opposants, la LTDH a mis du temps à effacer cette étiquette politique malgré la composition variée de son comité.
Dès notre demande d'affiliation pour la création de notre association, Bourguiba et nombre de ceux qui l'entouraient étaient hostiles à son existence et ont finalement exigé, pour nous octroyer l'autorisation, que notre groupe de 15 soit complété par 7 personnes proches du pouvoir que nous avons choisies de concert. Ces 22 membres ont alors constitué le comité directeur fondateur de la LTDH. La Ligue a gagné ses premiers galons d'association humanitaire en apportant son assistance juridique à la défense des prévenus au procès de militants du M.U.P. en 1977, de syndicalistes en 1978, d'étudiants et d'islamistes en 1981. La défense des libertés syndicales et le plaidoyer en faveur d'un syndicat fort, attaché à améliorer les conditions de travail, loin de toute considération politique, explique les liens privilégiés qu'entretenaient l'UGTT et la Ligue.
Bourguiba, contrarié par notre indépendance, a commandité la création d'une Association tunisienne pour les droits de l'Homme et les libertés, présidée par un ancien ministre de l'Intérieur, le Dr Dhaoui Hannablia. De stricte obédience gouvernementale, elle est rapidement tombée en désuétude. Dans la même lignée, Ben Ali a multiplié les menaces et les procédures pour empêcher la Ligue de poursuivre ses activités.
• Ministre de l'Intérieur, le 8 avril 1987dans une lettre adressés à la Ligue, il tente la modification des modalités d'adhésions à la Ligue pour permette une adhésion automatique
• Président de la République, il modifie en 1992 la loi sur les associations, qui introduisant le « gel des cumuls » et l'adhésion d'office vise tout spécialement la Ligue, et entraîne sa première dissolution.
• Après les interventions de Daniel Jacoby (président de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme) et d'Adama Dieng (secrétaire général de la Commission internationale des juristes), la Ligue reprend ses activités.
• En 1993, des militants et des responsables sont accusés d'être des « suppôts de l'étranger ».
• En 2000, lors du Congrès de la Ligue, le comité directeur issu de l'élection démocratique n'est pas reconnu par des congressistes proches du pouvoir, dirigés par l'un d'eux, Chedly Ben Younes. Commencent alors une série d'attaques, de procès (30 en tout), sous des prétextes fabriqués et honteux. La LTDH est traitée comme une société commerciale. Elle est mise sous séquestre et son comité élu dissous! Appuyé par quatorze anciens dirigeants dont quatre anciens présidents, le Comité refuse de se soumettre à ce jugement.
• Le Congrès qui devait avoir lieu en septembre 2005 est interdit, la Ligue, chassée de son siège, n'avait plus aucune activité.
• Depuis, toutes les tentatives de réconciliation ont été infructueuses, notamment celle de la Commission des bons offices (mai-août 2006) composée de S. Zmerli, M. Charfi, T. Bouderbala, M. Naceur, A. Ounaïes et A. Fourati qui garantissait aux plaignants, à la condition de retirer leur plainte, leur participation au Congrès et leur accès à la tribune pour défendre leur thèse.
• Avec le recul, on est en droit de penser que le problème est ailleurs. C'est la prise en main pure et simple de la Ligue qui est envisagée. Néanmoins, sa réalisation s'avère difficile.
• D'abord parce que la Ligue, qui s'est imposée par ses activités, occupe une place importante dans l'imaginaire du Tunisien.
• Ensuite parce que la Ligue connaît sur le plan international une réputation continuellement ascendante, couronnée par l'élection récente de Souhair Belhassen à la présidence de la FIDH, devenue l'une des plus grandes associations internationales.
• La Ligue doit ces acquis au courage de ses militants dont l'action et le comportement ont établi la crédibilité de notre association en préservant son indépendance. Leur action et leur comportement étaient d'autant plus méritoire que l'époque était dominée par le silence et les interdits imposés à tous ceux qui ne vantaient pas le pouvoir.
Les événements des années 80 que la LTDH a affrontés avec lucidité traduisent le rôle de notre association:
• La création d'une commission d'enquête indépendante après les émeutes du pain en 1984 qui ont constitué l'événement le plus dramatique de l'époque tranchait par la composition pluridisciplinaire de ses membres, responsables d'association professionnelles, par les qualités de son rapporteur M. Charfi et par l'analyse sérieuse des causes politiques, économiques et sociales de ces émeutes. Son rapport a fait autorité tant en Tunisie qu'à l'étranger.
• L'amendement du Code du statut personnel en cas de stérilité de l'épouse réclamé par les islamistes publiquement, à la presse, à la radio et au parlement n'a entraîné aucune réaction gouvernementale, partisane ou associative. L'association des femmes tunisiennes s'est distinguée par son mutisme. Seuls nos militants, toutes catégories confondues, comité directeur, sections locales, ont dénoncé ce projet qui vidait le Code de son essence.et ont réclamé son inscription dans la Constitution tunisienne. Le Code du statut personnel figure depuis dans la charte de notre association.
Avec le repli des islamistes, la Ligue a gagné en considération, même les officiels du pouvoir et du parti qui n'admettaient pas son existence ont applaudi son action.
• La dénonciation publique, en 1987, malgré les risques majeurs de la situation, des cas de torture et de morts suspectes dans les locaux de la police constituait une première en Tunisie
Notre affiliation à la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) lors du Congrès de Florence en 1979 fut aussitôt suivie par mon élection à la vice-présidence de la Fédération. Cette élection au poste de vice-président constituait une nouveauté.
Le président de la FIDH et ses trois vice-présidents étaient tous européens. Depuis successivement Khemaïs Chammari, Saadeddine Zmerli et Souhair Belhassen ont occupé ce poste jusqu'à l'élection de cette dernière à la présidence de la FIDH en 2007.
En conclusion, je voudrais remercier tous ceux qui, avec leur foi et leur enthousiasme, nous ont accueillis dans tous les coins de la Tunisie où nous nous sommes rendus pour leur ouvrir les portes de notre Ligue, pour les féliciter de leurs actions souvent dans des conditions difficiles.
Ils ont continué malgré les menaces, ils ont formé des plus jeunes que nous retrouvons aujourd'hui, que tous poursuivent leur oeuvre avec vigilance, pour la défense de nos libertés conquises, de nos droits inaliénables. Je pense à ceux qui ont été emprisonnés : Sihem Ben Sedrine, Khémais Chammari et Moncef Marzouki, à celles et à ceux qui ont été violentés : Khédija Chérif, Sihem Ben Sédrine, Belkhir Mechri et Souheir Belhassen, Moktar Trifi, Abderrhamene Hedhili, Hatem Chaabouni, Adel Arfaoui. J'ai toujours une pensée émue pour ceux qui nous ont quittés: Hachemi Ayari, Fadhel Ghedamsi, Dali Jazi, Mohamed Charfi et Hichem Gribaa. Tous souhaitaient que la LTDH poursuive, avec constance et liberté, la protection et le respect des droits. Tous ont su préserver l'indépendance de la Ligue. Les militants des Droits de l'Homme réclament aujourd'hui que Ben Ali soit poursuivi et traduit en justice pour crimes contre l'humanité.
Comité directeur fondateur
Du 7 mai 1977 au 14 février 1982
Président
• M. Saadeddine Zmerli, professeur à la faculté de Médecine de Tunis
Vice-président
• M. Taïeb Miladi, avocat à la Cour de cassation
• M. Abderrahmane El Hila, avocat à la Cour de cassation
• M. Sadok Allouche, fonctionnaire, syndicaliste
Secrétaire général
• M. Abdelwahab Bouhdiba, professeur à la faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Tunis
Secrétaire général adjoint
• M. Chérif El Matri, avocat à la Cour de cassation Trésorier
• M. Dali Jazi, avocat à la Cour de cassation
Membres
• Mme Aziza El Ouahchi, pharmacienne
• M. Hachemi El Ayari, médecin
• M. Hamouda Ben Slama, médecin
• M. Mongi Chemli, professeur à la faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Tunis
• M. Midani Ben Salah, professeur
• M. Fethi Hafsia, médecin
• M. Mounir El Beji, avocat
• M. Hichem Bougamra, maître de recherches au C.E.R.E.S
• M. Farouk Ben Milad, architecte
• M. Abdelhamid Lamouri, avocat
• Mme Aïcha Bellagha, professeur
• M. Béchir Ben Zineb, ingénieur
• M. Mustapha Ayed, agriculteur
• M. Mohamed Ben Abdallah, industriel
• M. Ahmed Khaled, professeur
S. Z.
Enfin libérée de ses chaînes, la LTDH tient vendredi son VIe Congrès


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