Les yeux se tournent dès ce lundi vers le Bardo dans l'attente d'une feuille de route préscisant les différentes étapes conduisant à l'adoption de la nouvelle Constitution et la tenue des életions législatives. Les membres de l'Assemblée nationale constituante retrouvent en effet ce matin leurs bancs au Bardo après une courte trêve estivale, consacrant la semaine à des travaux en commission, avant de siéger en plénière. Dès l'après-midi du lundi, la commission de coordination et de rédaction de la Constitution, présidée par Habib Khedher aura à statuer sur l'état d'avancement de la première mouture du texte, finalisée juste avant le départ en vacances afin d'esquisser les dates probables des prochaines étapes. Un débat général sur l'avant projet de la Constitution est en effet prévu en séance plénière, mi-septembre courant, sauf changement de programmation. La grande question qui taraude aujourd'hui l'ensemble de la classe politique, mais aussi l'opinion publique, est la feuille de route menant aux élections et demeurant à ce jour complètement floue. La toute première échéance du 23 octobre 2012, fixée pour la finalisation du projet afin d'entamer sa discussion, paraît impossible à tenir. Toutes les autres étapes qui en dépendent s'en trouvent de facto reportées. Les multiples annonces quant à la tenue des élections législatives en mars ou avril prochains s'en trouvent compromises. L'absence d'une feuille de route claire et précise, endossées par toutes les parties prenantes de ce processus ne fait que compliquer la situation, tant politique, mais aussi économique et sociale.
Les investisseurs, Tunisiens comme étrangers, ne voyant pas clair, ne se hasarderaient pas à lancer leurs nouveaux projets, préférant attendre l'issue du scrutin et la stabilisation du pays. A cela s'ajoute toute l'effervescence dont sera tenu le pays, avec les risques de flambées de violence que cela peut représenter. C'est dire l'importance des enjeux, les Constituants , notamment les majoritaires, en étant les premiers responsables.