Tous les indicateurs du premier trimestre 2011 clignotent au rouge. Un optimisme prudent est, toutefois, de mise pour la haute saison. Le tourisme tunisien a subi durement les contrecoups de la révolution populaire contre le régime de Ben Ali et de l'insurrection libyenne. Au cours des trois premiers mois de 2011, les recettes du secteur qui représentent 7% du PIB du pays, employant jusqu'à 400.000 personnes ont fondu de 43% par rapport à la même période de 2011, pour s'établir à 303,4 millions de dinars. Entre le 1er janvier et le 31 mars 2011, les nuitées (1,8 million) ont chuté de 569 %, selon un bilan officiel. Pour cette même période, les entrées de touristes (arrivées aux frontières) ont atteint 614.071 contre 1,98 million, soit une baisse de 44,1%. Les marchés européens ont connu les plus fortes baisses en dévissant de 54, 2%. Par pays, les baisses se présentent comme suit : l'Allemagne (-71%), le Royaume-Uni (-57%), la France (-50,9%) et l'Italie (-54,7%). Pour leur part, les marchés maghrébins ont dévalé de 56%. Les plus fortes baisses sur ces marchés de voisinage, qui ont constitué ces dernières années un matelas providentiel ayant compensé la chute du nombre des Occidentaux en Tunisie, concernent naturellement la Libye (-64%) et l'Algérie (-37,6%). Cette baisse de la fréquentation touristique tous marchés confondus a été catastrophique pour la destination Tunisie en dépit du fait que le premier trimestre ne représente traditionnellement pas plus que 12% des nuitées touristiques et 16% des arrivées des non-résidents. Optimisme prudent Le recul de divers indicateurs du secteur devrait se poursuivre les trois prochains mois, notamment pour le tourisme saharien directement affecté par la situation dans la région du sud-ouest du pays. Pour la saison estivale, les pronostics tablent sur une reprise modérée. Motifs: l'amélioration sensible de la situation sécuritaire comme en atteste la levée des restrictions touristiques sur tout le territoire tunisien décidée par les principaux voyagistes européens. A cela s'ajoute le lancement prochain d'un plan de relance doté d'un budget de 60 millions de dinars. Ce plan de sauvetage prévoit une grande opération de communication sur les principaux marchés européens émetteurs de touristes vers la Tunisie, une campagne de promotion sur le marché algérien et la relance du tourisme intérieur, à travers, entre autres, l'adaptation des tarifs au pouvoir d'achat des touristes autochtones. L'objectif de ce plan est de réaliser 60 à 80 % de la capacité d'accueil globale pendant la saison estivale. W.K. Un «village du jasmin» en mai à Paris Un «village du jasmin» sera installé les 20 et 21 mai sur le parvis de l'Hôtel de ville de Paris pour soutenir le tourisme tunisien à l'initiative du maire de la capitale française Bertrand Delanoë. «Ce village sera dédié aux atouts culturels et touristiques de la Tunisie dans le but de relancer le tourisme dans ce pays. Nous essayons de montrer les richesses de la créativité tunisienne», a précisé jeudi le maire de Paris à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre de transition Béji Caïd Essebsi. M. Delanoë, natif de Bizerte, a également confirmé l'inauguration en juin prochain dans le 14e arrondissement de Paris d'une place Mohamed Bouazizi, du nom du jeune diplômé dont le suicide par le feu a déclenché la révolution tunisienne.