Une entreprise doit être financée pour payer la trésorerie quotidienne, faire de nouveaux investissements et se développer. Elle peut trouver des fonds, dans sa propre épargne grâce à l'autofinancement, auprès des banques sous la forme de crédit, sur les marchés financiers par l'émission d'obligations. Les entreprises, et en particulier les PME (petites et moyennes entreprises), se financent en majeure partie auprès des banques. D'autres formes de financement se développent, parallèlement aux banques et aux marchés traditionnels, comme les bourses, les sociétés de leasing, les fonds d'investissement. Souvent considérées comme une priorité nationale en raison de leur contribution à la création d'emplois, les entreprises connaissent des difficultés financières chroniques. Le déséquilibre de leur structure de bilan n'est cependant pas attribuable aux leurs seules spécificités endogènes. Il provient également des problèmes rencontrés par les PME pour établir des relations coopératives avec les banques. Le manque de fonds propres et les risques qui accompagnent un surendettement à court terme ne pourront en effet être résorbés que si les intermédiaires financiers acceptent de réviser leurs critères d'octroi du crédit qui désavantagent actuellement les unités de petites dimensions. Le financement des entreprises est devenu un problème crucial surtout en cette période de crise. Mais les sources ne manquent pas comme l'ont souligné les participants au séminaire sur le financement des entreprises, organisé samedi dernier,par la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT) en collaboration avec Tunisie Leasing,Tunisie Valeurs et CIFE Aider les jeunes porteurs de projets Le manque de ressources propres pour monter un projet est une constatation qui fait l'unanimité parmi les jeunes porteurs de projets. Ce problème étant ressenti avec une acuité particulière au niveau des PME. Ils étaient nombreux à évoquer leurs difficultés. « Financer son développement ou un projet nécessite de disposer d'une connaissance préalable des équilibres et des ratios financiers de son entreprise, souligne Habib Khelil, Président de la CONECT de Nabeul « .Connaître et maîtriser ces équilibres est utile non seulement pour prévenir de possibles difficultés financières mais également pour définir et trouver le mode de financement le plus adapté au besoin de l'entreprise ou encore pour défendre son projet devant des financeurs. C'est pour quoi ,l'objectif de notre rencontre est d'aider les porteurs de projets et les entreprises à réaliser une analyse financière préalablement à toute recherche de financement et tout projet de développement .De nombreux dispositifs financiers privés ou publics existent pour soutenir le développement des entreprises. Les caractéristiques d'un projet et des investissements qu'il induit (nature, durée, montant, localisation, ...) sont essentielles pour orienter ce dernier vers un type de financement ou vers un autre » Dans un contexte de crise, les PME, souligne Imène Hédidane, Présidente du Conseil International des femmes entrepreneures de Nabeul (CIFE), rencontrent plus de difficultés pour financer leurs projets. Ce fait peut s'expliquer par deux facteurs: l'évolution défavorable des mécanismes d'offre et de demande de crédits ainsi que l'aggravation du risque de défaut des entreprises. Le plus important c'est comment aider un jeune à monter son entreprise, comment l'orienter sur le plan financier et lui ouvrir de nouveaux horizons et là il faudrait instaurer un dialogue régulier sans attendre que les difficultés arrivent. Il y a des entrepreneurs qui mettent toute leur vie dans un projet et qui sont incapables de surmonter une éventuelle déception. La bonne méthode est de mesurer les risques, de savoir rebondir. Ainsi, il ne faut pas trop s'endetter pour un projet. Le second est de bien gérer son projet et surtout beaucoup donner pour recevoir un jour .Ainsi, une meilleure compréhension du rôle de la relation banque-PME et de son effet sur la disponibilité des crédits est un outil intéressant pour les dirigeants de PME. Face à un refus de crédit, comprendre les raisons, les motivations, les contraintes de la banque peut permettre aux créateurs et chefs d'entreprise de passer ce cap » Faut-il contourner les banques ? Mlle Ganar,une jeune participante, a dû attendre longtemps pour financer son petit projet industriel « j'ai trouvé des dit-elle, des difficultés pour financer mon projet dit-elle. Il y a tout d'abord, comme pour toute personne souhaitant créer son entreprise, l'apport personnel. Il y a aussi celui du soutien des banques. Il faut un certain aplomb quand il s'agit de défendre son projet devant un banquier. Convaincre ce dernier de la faisabilité d'un projet est souvent compliqué. Ceci sans oublier les retards dans l'octroi du crédit. Tout cela m'a fait perdre du temps pour lancer mon projet à temps surtout que j'ai déjà loué un espace pour lancer l'unité. Le compteur de la banque a commencé à tourner sans que j'ai fait entrer des sous.» Pour Mériem, « la situation professionnelle non stable (CDD, intérim, jeunes diplômés, revenus variables...) et l'absence de garant(s) pour cosigner le prêt ont été l'origine de mon blocage. Ce problème se pose plus spécialement pour les jeunes promoteurs qui ne disposent pas de suffisamment de patrimoine à hypothéquer en guise de garanties à présenter aux banques. » Rached, lui, reconnait que les banquiers ont du mal à s'adapter et à prendre des risques pour accompagner les promoteurs. Il appelle les banquiers à changer de mentalité et à aller vers plus de prise de risque avec les entrepreneurs. Interrogées sur les principales déceptions depuis la création de leurs entreprises, plusieurs jeunes interrogées évoquent les lourdeurs administratives et fiscale, le manque de sources de financement, l'erreur de positionnement sur le marché , le problème de gestion des coûts et le manque de spécialisation en entrepreneuriat. En termes de défis et de freins, le plus important reste l'accès au financement. Une réalité commune à l'ensemble des catégories d'âge. En effet, plus de 50 %des échecs de création d'entreprise sont liés au « manque de sources de financement », indique Khemais Haffar , de Lean Partners, Il appelle à développer la culture de la levée de fonds, stimuler l'innovation et la créativité de chaque structure. « Sans cela, il n'y aura pas des entrepreneurs économiques », soutient-il. « Nous sommes là pour renforcer les chances de succès des entrepreneurs via une stratégie qui vise à faciliter leur accès au financement quels que soient leur secteur d'activité ou leur champ d'action. » Mais découragés, les jeunes font parfois preuve d'imagination pour contourner les banques. Ils optent pour les bourses. Pour Walid Zamit, de Tunisie Valeurs, la Bourse est un marché qui réunit des agents qui ont des besoins de financement : les entreprises, et des agents à capacité de financement , les investisseurs (qui peuvent être des épargnants individuels, des banques ou des sociétés d'investissement, par exemple). « Pour une entreprise, la Bourse est un circuit de financement direct entre l'épargne et l'investissement des entreprises. La Bourse est également un instrument garant de la liquidité de l'épargne investie à long terme. Les placements sont sur ces marchés, immédiatement mobilisables, ou du moins rapidement mobilisables, la vitesse de mobilisation étant fonction de la liquidité des actifs boursiers. Lorsque l'entreprise souhaite augmenter son capital et lever des fonds, la bourse est une alternative intéressante aux circuits classiques de financement que sont les réseaux bancaires. »