Dimanche 02 avril, Jazz à Carthage a présenté au public deux concerts assurés par deux troupes arabes, du Proche-Orient, à savoir le Groupe palestinien 47SOUL et le groupe égyptien WUST Albaled qui ont prouvé aux amateurs de jazz que ce genre musical n'est pas l'apanage de l'Occident et que les jazzmen arabes peuvent faire preuve d'une bonne prestation, pareille ou meilleure que celle réalisée par les grands musiciens de jazz, sachant que pour cette année le comité organisateur de Jazz à Carthage a programmé plusieurs musiciens d'origine arabe pour se produire devant le public tunisien. La soirée a été ouverte par 47SOUL qui a, dès les premiers tons, enfiévré la salle grâce au rythme accéléré et endiablé que les quatre musiciens ont marqué, si bien que les spectateurs se sont déhanchés à discrétion et sans trêve, au son des instruments de percussion utilisés par les membres de la troupe dont la « Tabla », le « Bendir » et le « Mejwez », un instrument à vent à double hanche au son très particulier, parfois strident. Les quatre membres de la troupe se relayaient les instruments, chantaient et dansaient la « Debka » palestinien, cette danse qui particulièrement touché le public. 47SOUL est un groupe créé en 2013 et installé depuis 2014 à Londres. Le groupe se produit aussitôt pour la première fois à Amman lors d'un concert mémorable. Il s'est vite répandu au Moyen-Orient grâce à sa musique qui fait le métissage entre musique occidentale moderne et danse palestinienne traditionnelle « la Debka ». Ce groupe a créé le concept, du « shamstep » qui consiste à dépoussiérer le répertoire classique de la debka à grands renforts de mijwez synthétisé, de reggae et de paroles engagées qui appellent à l'abolition des frontières et dénoncent la situation politique qui prévaut en Palestine. Les paroles des chansons (en arabe ou en anglais) célèbrent la liberté et l'égalité à travers le monde. Ce soir-là, ces quatre artistes aux multiples dons (jeu d'instruments, danse et chant) et au style à la fois moderne et classique ont enthousiasmé le public tunisien. Cependant, le concert fut si court, ne dépassant pas les trois quarts d'heure ! La deuxième partie de la soirée fut consacrée à la troupe égyptienne Wust El Balad. Ce groupe est fondé au Caire en 1999. Son style évoque un mariage entre rythmes orientaux, soufi, espagnol et funky. Ce soir-là, ils étaient sept musiciens-chanteurs ; les instruments fusionnent des sons de guitare, basse, batterie, accordéon et percussions. Ils ont présenté La pop égyptienne et la musique arabe traditionnelle avec une touche moderne et occidentale avec des rythmes latins contemporains. Des prestations musicales qui ont bien charmé le public tunisien.