Pour la seconde année consécutive, la galerie Saladin, à Sidi Bou Saïd, accueille depuis le 29 avril et jusqu'au 14 mai l'exposition collective dédiée aux petits formats, en collaboration avec l'Association d'art contemporain tunisien « ART'COT. » Une trentaine de plasticiens, toutes générations et styles confondus, y prennent part. Et du premier abord, la taille de plusieurs oeuvres exposées ne correspond pas à celle de tableaux en petits formats. L'expression est-elle devenue encore plus libre dans le choix des dimensions et à l'occasion ? Le petit format est-il devenu grand ? Nonobstant ce détail, cette exposition permet une rencontre picturale entre des artistes qui n'avaient jamais exposé ensemble, ou très rarement. L'art contemporain tunisien est ainsi représenté à travers la figuration, l'abstraction et d'autres expressions personnelles. Il s'en dégage une richesse au niveau de la création. Et comme le signale l'éditeur et photographe Abderrazak Khéchine dans son texte de présentation de l'exposition, cette dernière « nous éclaire sur les préoccupations tant esthétiques que techniques des plasticiens tunisiens. » Il ajoute que « les diverses propositions picturales nous incitent à mieux regarder à l'intérieur de nous, provoquant par là-même, une délectation du regard et une liberté du rêve. » L'exposition nous permet en plus de découvrir les travaux d'artistes peu connus ou prou. Il s'agit de ceux de Fethia Aïssaoui et ses collages en douceurs et en parfums d'automne, Almounyr Ben Moussa et ses portraits en acrylique sur carton, Abdelwaheb Chrni et la dame de coeur à l'acrylique sur toile et Nissaf Chkondali et un rouge baiser, également à l'acrylique sur toile. Nous découvrons également les travaux de Wafa El Kadhi inspirée par « Kalila Wa Demna » et toujours à l'acrylique sur toile. Adnène Haj Sassi et en technique mixte nous propose le résultat d'un travail qu'il intitule « Ardoise » là où l'ombre et la lumière, les chiffres et les lettres, les formes et les représentations se rencontrent. Mohamed Amine Hamouda, de son côté, utilise aussi la technique mixte pouyr dire l'état de clous rouillés. Kaouthar Jellazi propose, à l'acrylique sur toile, une femme ronde sur carré blanc. Abdellatif Romdhani peint une fuite à l'acrylique sur canson. Mourad Salem et en technique mixte, offre à voir « The wonderland. » Générations D'un autre côté, les artistes et autres maîtres connus et confirmés y côtoient les nouvelles générations. Il s'agit de : Sami Ben Ameur, Neila Ben Ayed, Ismail Ben Fredj, Fethi Ben Zakour, Habib Bida, Amine Chaouali, Mohamed Chelbi, Rafik El Kamel, Ali Fakhet, Ali Louati, Mongi Maâtoug, Souad Mahbouli, Emna Masmoudi, Asma Mnaouar et Ali Ridha Said. De belles retrouvailles avec ces artistes plasticiens qui nous avec leurs nouvelles cfréations. Il se passe toujours quelque chose... A Sidi Bou Saïd et en toutes saisons, les expositions se suivent et ne se ressemblent pas à la galerie Saladin. Une particularité qu'insiste à préserver le fondateur et directeur de cette galerie Si Ridha Souabni, qui, plus encore, reste méticuleux sur le plan du choix des travaux qu'on lui propose. Notre galeriste essaye par tous les moyens de ne pas rater le coche, tout en touchant du bois. Et même s'il accepte d'offrir les cimaises de sa galerie à un illustre inconnu, ou à un artiste confirmé, il ne regrette pas. Car il veut toujours apprendre, faire plaisir et connaître au mieux son métier. Il acquiert, chemin faisant, une connaissance des goûts et des préférences de ses visiteurs et acquéreurs fidèles, ou en puissance. La galerie Saladin est certes petite au niveau de sa surface, mais grande du côté de la qualité du produit qu'elle propose à ses visiteurs. La convivialité est le maître mot qui la caractérise. Le visiteur lambda y trouve son aisance, en devenant parfois et au plus vite l'un des ami de la galerie.