Alors que l'arrivée en Tunisie de la franchise Paul, entreprise française spécialisée dans la vente de pains, de viennoiseries et de pâtisseries, avait suscité une vive polémique, ravivée par la présence de la ministre du Tourisme lors du jour de l'inauguration, Sami Bouattour, franco-tunisien, vient de remporter le prix de la meilleure baguette de Paris 2017. Un pied de nez pour ceux qui doutent au quotidien du savoir-faire et du talent des jeunes Tunisiens. Lorsqu'il a reçu un coup de fil de la Présidente du jury du Grand Prix de la meilleure baguette de tradition française lui annonçant qu'il était le lauréat de ce concours pour l'année 2017, Sami Bouattour n'en a pas crû ses oreilles. C'est qu'il avait été en compétition avec plus d'une centaine de professionnels, tous plus talentueux les uns que les autres et qu'il a dû réaliser des baguettes répondant à des critères très rigoureux concernant aussi bien le goût, le poids que l'apparence. Mais c'était sans compter sur la détermination de Sami et sa technicité qui ont convaincu le jury composé de professionnels et de six Parisiens triés au sort pour un maximum d'impartialité. Et c'est ainsi que le jeune homme a vu ses efforts récompensés en remportant le fameux titre de Meilleure baguette 2017. Il recevra, à ce titre, 4000 euros (environ 10 000 D) mais il aura surtout le privilège de fournir en pain l'Elysée durant douze mois. Ce n'est toutefois pas la première fois qu'un Tunisien est récompensé pour la qualité des baguettes qu'il confectionne. En effet, en 2013, Ridha Khedher avait remporté le prix de l'édition 2013 de la meilleure baguette de Paris. Originaire de Kairouan, l'homme œuvre depuis à transmettre son savoir-faire et sa passion pour la boulangerie notamment aux jeunes. Entre le Tunisien et le pain, c'est une longue histoire d'amour qui se vit au quotidien. Pour preuve, il consomme en moyenne 84 baguettes et 119 gros pains par an. Rien que cela ! Mais le Tunisien n'est pas seulement un grand consommateur de pain. C'est aussi un créatif dans la matière, plus précisément dans la façon de le préparer. En effet, il existe en Tunisie une multitude de variétés de pains. Du plus raffiné au plus insolite, comme celui cuit sous le sable, les saveurs se suivent mais ne se ressemblent pas. Ici comme ailleurs, les boulangers tunisiens ont démontré leur parfaite maîtrise des techniques et leur créativité. Pourquoi donc cette spécialité n'est pas remise au goût du jour dans les établissements de formation et mieux exploitée pour en faire une source de renommée culinaire distinguée pour la Tunisie. A méditer.