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Six films ne font pas un festival!
Publié dans Le Temps le 02 - 07 - 2017

L'Agora accueille du 10 au 12 juillet un "festival" du cinéma latino-américain. Six films sont au programme qui seront présentés et discutés par le professeur de cinéma Richard Pena. Peut-on pour autant parler de "festival"? Une rectification s'impose ainsi que plus de transparence à propos des critères de choix des oeuvres au programme.
Le cinéma l'Agora à la Marsa abrite du 10 au 12 juillet un cycle de projections de films latino-américain trop pompeusement qualifié de festival. A notre sens, nous sommes bien loin de la notion de festival et il serait plus réaliste et raisonnable de nommer un chat un chat et parler de la projection de cinq films sur trois jours.
Un programme insuffisant pour parler de "festival"
Hormis cette inflation dans le verbe, l'initiative est bien entendu à saluer d'autant plus qu'elle s'accompagne d'un volet pédagogique qui promet d'être qualitativement à la hauteur. En effet, l'Agora a invité le professeur de cinéma Richard Pena, enseignant à l'Université Columbia et membre du comité de sélection du New York Film Festival. Ce dernier animera des débats consécutivement aux projections et encadrera des ateliers dans les domaines du montage, de la narration, du son, de l'image et de la mise en scène. Là encore, on peut se demander comment le professeur invité va pouvoir réaliser une telle performance en si peu de temps. Avec des projections à 18h et 20h15, de quelle manière seront organisés débats et ateliers? Rien n'est dit à ce propos par les organisateurs, laissant la porte ouverte à l'improvisation alors qu'il s'agit d'un volet essentiel de ce "festival".
D'autre part, les films choisis pour ce cycle laissent aussi à désirer et c'est l'opacité absolue quant aux critères de choix. On se contente de nous dire qu'il s'agit de "chefs d'oeuvre triés sur le volet". Ce qui au vu des films annoncés résonne creux, trompeur et fallacieux. Qu'il s'agisse du choix de M. Pena, soit! Mais qu'on n'aille pas parler de chef d'oeuvres à propos de films mineurs pour les uns et de premières oeuvres pour d'autres. La Tunisie est un pays de cinéphiles et, depuis 1966, le cinéma latino-américain n'a pas de secrets pour notre public et ce serait difficile de faire passer des vessies pour des lanternes.
En l'occurrence, les six films au programme sont les suivants: "Los Olivados" (Mexique, 1950) de Luis Bunuel ouvrira le cycle au cours duquel on verra aussi "Terre en Transe" (Brésil, 1967) de Glauber Rocha, le seul classique véritable de la sélection. Le film "Mémoires de sous-développement" (Cuba, 1968) de Tomas Gutierez figure aussi au programme et compte parmi les oeuvres connues de la cinématographie du sud. Vient ensuite "Les trois couronnes du matelot", une production franco-chilienne de 1983 et deux films récents qui sont "La Cienaga" (Argentine, 2001) de Lucrecia Martel et "Les bruits de Récife (Brésil, Brésil 2012) de Kleber Mendoça dont c'est la première oeuvre.
Pourquoi ne pas collaborer avec la FTCC?
Loin de préjuger de la qualité des trois oeuvres que nous n'avons pas eu l'occasion de voir auparavant, nous admettons que ce choix répond à une démarche précise et voudrions comprendre les ressorts non explicités de cette démarche. D'autre part, et au risque de nous répéter, il est léger de parler de festival pour emballer ces films au fond disparates qu'on nous affirme "triés sur le volet". Tout en saluant les initiatives de l'Agora (et nous l'avons fait ici à plusieurs reprises), on ne peut rester de marbre devant ce type de bricolage festivalier qui consiste en un effet d'annonce pur et simple. des "festivals" de cette teneur, la Fédération tunisienne des ciné-clubs (FTCC) en organise toutes les semaines, partout dans le pays, dans le cadre de l'animation de son réseau, sans tambours ni trompettes et sans demander de contrepartie sonnante et trébuchante au public. D'ailleurs, c'est bien dommage que l'Agora ne fasse pas appel à la FTCC et ses formateurs pour ce type d'événements. Sans douter un instant des capacités de M. Pena, nous aurions préféré voir une collaboration avec des instances tunisiennes ou l'appel à des compétences latino-américaines pour ce "festival". Les animateurs de l'Agora proviennent pourtant du domaine du cinéma...
Il n'en reste pas moins que ce cycle reste bon à prendre. Nonobstant le fait que seul "Terre en Transe" pourrait être considéré comme représentatif de mouvances cinématographiques sud-américaines, le choix de films aurait gagné à être plus étoffé et méthodique. Ce n'est pas le cas et il ne s'agit pas d'en faire une montagne. Ce que nous déplorons le plus vivement, c'est cette étiquette de "festival" qui fausse toute la donne et met les organisateurs devant des exigences et des obligations qu'ils sont loin de remplir. Pourquoi jouer sur les mots? Il aurait mieux valu annoncer un simple cycle de projections encadré par un animateur invité. Ce serait plus simple et transparent et ressemblerait davantage à ce à quoi nous a habitué l'Agora. Et, comme ce cycle se déroule du 10 au 12 juillet, nous avons la faiblesse de croire que les organisateurs ont encore le temps de s'amender, dégonfler la baudruche et revenir à une terminologie plus réaliste.


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