La déclaration de Mokhtar Tliti selon laquelle il allait se retirer, juste avant le match de Zarzis contre les Hammalifois, prêtait à réflexion et laissait l'opinion publique stupéfaite et le président du club pantois ! C'est que son entraîneur ne lui a pas touché un mot et a préféré en informer ses responsables par médias interposés. D'ailleurs, cette manière d'agir semble devenir une mode chez nos clubs. Les dirigeants et les entraîneurs se voient confier des tâches ou une fonction par le bureau directeur, mais ce sont les médias qui jouissent les premiers de l'information quand il s'agit pour eux d'abandonner leur fonction. Le retour du « Dinosaure » s'est fait en fanfare et « El Mokh » ne manquait pas de se présenter, encore une fois, en sauveur d'un ES Zarzis en pleine déchéance et à court de résultat. Pourtant, son démarrage avec ses nouveaux protégés se fit dans la douleur. Hué et conspué par un public, ou une frange du public, qui ne semblait pas le porter dans son cœur et qui manifestait son mécontentement de le voir désigner par le bureau directeur. Il n'en eut cure et commença sa mission confiant et enthousiaste, comme à son habitude. Mais, la flamme n'y était plus et le coach semblait avoir beaucoup perdu de son punch. Son mordant était émoussé, sa vivacité amoindrie, son énergie amollie et son ardeur affaiblie.
Le revirement Il commençait, d'ailleurs, à faire son mea culpa s'étalant à travers les journaux, la télévision et les radios, en mots d'excuses à l'égard d'anciennes victimes de ses foudres et de ses coups de gueules, à commencer par les joueurs. Cette compagne expiatoire s'est étendue aux présidents, qu'il fustigeait tout dernièrement de remarques assassines et malveillantes. Ahmed Karoui et Mongi Bhar eurent, ainsi droit à ses embrassades chaleureuses et à la reconnaissance sincère de ses erreurs passées. Mais, l'apprivoisement du Dinosaure n'ira pas jusqu'à lui dicter de s'éclipser timidement et dans la discrétion la plus totale. Encore une fois, il surprend son monde, crée la sensation et lâche une Espérance Sportive de Zarzis défaite, meurtrie et orpheline de son entraîneur et de son président (ce dernier ayant aussi jeté le tablier). Invoquant des raisons familiales et une santé précaire, l'homme se retire de la scène. Mokhtar Tlili signe-t-il là la fin d'une longue carrière d'entraîneur, un retrait définitif du monde du football qui a représenté toute son existence ou n'est-ce qu'une autre de ses lubies, une manière de disparaître de la scène pour y revenir avec plus de force et d'éclat ? Seul l'avenir nous éclairera sur les véritables intentions du dernier des dinosaures !