Le « temps mort » municipal s'installe dans la durée après trois mois d'agitation électorale, des résultats définitifs qui trainent, vu les recours et les contestations, et puis pour boucler la boucle les réunions des futurs Conseils municipaux qui se tiendront, si les Saints des villes voudront bien leur donner leurs bénédictions, d'ici plein l'été, de quoi apprécier fortement l'état de délabrement permanent du tissu urbain du Nord au Sud de l'ancienne Ifriquiya ! Idem, pour le gouvernement, qu'on tient en otage depuis la « croisade » anti-Chahed et la montée en puissance des syndicats, qui ne cachent plus leur désir de diriger le pays en donnant l'aval et procuration à leur « Ministres protèges » chargés de conduire le pays sur la voie des réformes « urgentes » ( et qu'est-ce qui n'est pas urgent dans ce pays) dont tout le monde en parle sans en calculer les coûts, ni prévoir la manne financière qu'on attend du ciel pour les mettre en œuvre ! Tout le monde veut la lune sans jamais regarder le ciel ! On veut une Démocratie classique « parlementaire », mais dirigée par un président « présidentialiste », et quand BCE se prête au jeu pour stabiliser le gouvernement et le pays... on crie au scandale... lèse majesté constitutionnelle et interférence et interaction des pouvoirs... oblige ! On veut un gouvernement « fort » capable d'aller au fond des choses, débloquer les rétentions bureaucratiques et administratives, et ont fait tout pour l'affaiblir et ralentir la progression du pays vers un retour, déjà timide, à la croissance. A peine on annonce que le tourisme va mieux, qu'on peut espérer le plein d'occupation en nuitées, d'ici la haute saison, et Djerba, a bien donné le « La », ce début mai avec la pèlerinage de la Ghriba, et un petit surbook annoncé déjà pour les semaines à venir malgré le Ramadan, qu'on commence à douter des chiffres donnés par la Ministre Selma Rekiq Elloumi, de quoi vous glacer les genoux ( selon le proverbe arabe) et paralyser les ardeurs de ceux et celles qui ont choisi de... travailler ! Enfin à peine une petite brise se fait sentir côté investissements, et la bonne reprise de nos exportations industrielles et dans l'agro-alimentaire qu'on s'agite de tout bord pour décomposer la machine gouvernementale et pousser le Chef du gouvernement et certains de ses ministres vers la porte de sortie. Tout cela, non pas pour remettre le pays à niveau, débloquer les goulots d'étranglement et faciliter la vie aux Tunisiens fatigués par les revendications permanentes et excessives depuis huit ans, mais pour ajouter à la bureaucratie dirigiste et ajouter de nouveaux blocages... sur blocages. BCE qui sent le vent tourner après ces élections municipales où les « rebelles » indépendantistes et les partis libéraux de droite ont fait le plein y compris la Nahdha et le Nida, avec un affaissement remarquable des forces dites de gauche, où la Jabha n'a plus malheureusement que 4% de bouée de sauvetage électoral, avant bien des naufrages annoncés pour 2019, a encore une fois essayé d'apaiser les ardeurs de Noureddine Taboubi, secrétaire général de la centrale ouvrière, déterminé, plus que jamais à faire dissoudre ce gouvernement, en redéfinissant les priorités ! « Nous sommes ici pour faire aboutir le nouveau consensus de Carthage avec des concessions de part et d'autres... avant de juger quel gouvernement il faut mettre en place, pour conduire la résultante de ce nouveau pacte... » comme quoi « renvoyer » M. Chahed à ses occupations privées... n'est pas encore la priorité du jour pour BCE... Message bien pris par l'islamiste Rached Ghannouchi, mais assez mal accueilli par Noureddine Taboubi qui a esquissé à la sortie du Palais de Carthage : « Elli fih el Khir litouness... rabbi yissahel fih » ( ce qui peut être décidé pour le bien de la Tunisie... Dieu, faites qu'il soit réalisé). Encore une semaine de toutes les incertitudes et les pressions, avec cette impression que personne ne veut lever le pied pour une reprise effective et sereine de l'activité économique et l'apaisement social. Tout le monde s'estime au dessus de l'Etat et du gouvernement et après on se demande pourquoi ça bloque ! La Tunisie peut-elle se payer le luxe de n'avoir pas de gouvernement stable depuis la Révolution... !? Nos voisins proches, les Italiens, n'en veulent plus et aux dernières nouvelles le « Cavalieri » Silvio Berlusconi serait de retour... ! Oui, à force d'instabilité même les Italiens en ont marre de l'anarchie !