Tout le monde parle «d'attente » interminable sur la scène politique, comme si la Tunisie était gouvernée du temps où les « Monarques » siégeaient sous une tente ! Triste, paysage et triste constat alors que la Tunisie dispose au moins de trois des plus beaux palais de la planète, à Carthage, à la Kasbah et au Bardo, qui regorgent d'Histoire 3 fois millénaires, et qui abritent les Institutions des présidences de la République, du gouvernement et du Parlement. Triste classe politique plus opportuniste et arriviste que jamais et qui s'en f... de l'intérêt supérieur de la Nation et du pays, comme de l'an 40, obéissante à des « lobbies » de toutes sortes, et qui misent sur la capture du pouvoir pour espérer créer d'immenses fortunes comme ce fut le cas avant la Révolution puis du temps de la « Sainte » Troïka. Et pour tout cela... on attend quoi ?! La chute du gouvernement et surtout la personne de son président... puis remodeler le tour de table à la Kasbah au gré des « lobbies » et du rapport de force partisan, syndical ouvrier et patronal sans oublier les quelques faveurs de circonstance incontournables. Tout cela à un an et demi des élections législatives et présidentielle, et pour résoudre des « urgences » structurelles et cycliques depuis plus de 30 ans comme le chômage, l'éducation, la santé, le transport, l'infrastructure routière et autoroutière, les ports, les aéroports, l'énergie, le phosphate l'eau, la mer et la pollution environnementale etc...etc... Quant à la croissance censée être la thérapie maîtresse du développement et de tous ces problèmes réunis, personne n'en parle parce que c'est un « Art » autrement plus difficile à mettre en œuvre, que de casser les gouvernements tous les six mois ! Alors la question qui se pose et que la classe politique feint d'ignorer est la suivante : Dégommer Youssef Chahed et son gouvernement va-t-il, par une baguette magique, stopper les grèves, les sit-in, la « Harga » maritime et remplir les barrages, renflouer les caisses sociales et les coffres-forts en devises de la Banque Centrale ?! Si c'est le cas et bien vivement qu'il parte, car nul n'est indispensable et comme le disait Charles De Gaulle : « les cimetières sont plein de gens indispensables » ! Après tout il y a dans ce pays une multitude de cadres et de compétences qui peuvent prétendre légitimement au poste de président de gouvernement. Mais, tout le monde sait, que ce n'est pas le cas et les problèmes récurrents du pays ne se résolvent pas de cette manière, à moins de vouloir noyer le poisson et « gagner du temps » pour en perdre plus à l'arrivée, avec la perte de crédibilité de ces remaniements et toutes les frustrations populaires qui s'en suivent. A, titre d'exemple, ceux qui veulent coûte que coûte la tête de Youssef Chahed parmi les syndicats, sont-ils prêts à faire une ou deux et même trois années « sabbatiques » sans grèves ?! Les partis qui s'acharnent contre ce gouvernement, peuvent-ils assurer et garantir la stabilité plus que nécessaire au pays, afin de rassurer les investisseurs et confirmer les signes de relance réels dans le Tourisme, l'Industrie, l'Agriculture et les services. Et puis, combien faudra-t-il de temps au nouveau gouvernement, pour maîtriser les dossiers FMI, Banques Mondiale, Européenne, Arabe et fonds Koweitien (FADES) Saoudien, arabes et Islamiques ?! Nous sommes en pleine discussion avec l'Europe sur un nouveau statut de coopération plus intégrée et plus rapprochée... qui en aura la charge ?! Je signale que certaines autorités européennes sont plus que déçues par les « blocages » tunisiens de toutes natures et je le tiens de sources très autorisées et influentes. Alors vouloir en rajouter d'autres en laissant des centaines de dossiers trainer, avec nos partenaires privilégiés n'est pas recommandable, surtout au moment où la Tunisie a si besoin d'être soutenue et aidée sérieusement. Pour ma part, ce que je lis, écoute et vois sur les écrans TV surtout celles qui aspirent à être partie du processus gouvernemental tant « attendu », ou qui rament pour les prédateurs de toujours et connus de tous, me remplit de tristesse et de chagrin. La Tunisie mérite mieux que ces « lobbies » au plus offrants qui associent le pouvoir aux affaires sans respect de l'éthique fondamentale de l'Etat. Et dire qu'ils n'ont pas retenu les leçons des 10 décembre 2010-14 janvier 2011, puis les procès qui traînent en longueur et en largeur contre d'autres « lobbies » d'autres époques ! Aristote plaidait il y a plus de 2300 ans « l'aisance modeste... ». Mais ces « Messieurs » ne lisent pas Aristote et ne cherchent que les plaisirs et la ferveur du Luxe et de l'Argent. Les temps ont changé certes, mais à l'arrivée... tout se paie ! K.G